Ce que l’on conçoit bien, s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément » écrivait Nicolas Boileau. C’est l’enseignement transmis par la consultante Fanny Barthelemy (Organic Wine Academy, OWA) aux opérateurs de la restauration assistant à sa conférence sur le salon Millésime Bio ce 28 février (à Montpellier). La formatrice rappelle ainsi que le premier frein à l’achat des vins bio reste pour les consommateurs le manque d’information, selon la récente étude IPSOS pour Sudvinbio (avec 40 % des sondés en France, 41 % au Royaume-Uni…). Pour y remédier, il faut « donner de l’information, pertinente et concise » indique Fanny Barthelemy, pour qui « le plus efficace pour valoriser ces vins engagés : parlez-en clairement et avec authenticité ».
La formatrice définit ainsi un vin bio par l’absence de produits chimiques de synthèse dans les vignes et les vins, l’utilisation limitée d’adjuvants, une dose réduite de sulfites par rapport au conventionnel… Et d’expliquer que les « sulfites sont utilisé pour ralentir vitesse d’oxydation et action antiseptique comme antimicrobien », mais ont des enjeux de santé, étant allergènes. Même approche directe et efficace pour la biodynamie, qui va pour la consultante au-delà bio avec le respect de l’équilibre des planètes et du rythme lunaire. « La biodynamie repose sur des énergies : on peut penser à l’homéopathie. Il s’agit de renforcer la vigne » résume-t-elle, faisant état de normes plus strictes pour les sulfites. Ces éléments doivent permettre de répondre rapidement aux questions des consommateurs toujours plus curieux. Comme « un vin bio est-il sans soufre ? Un vin nature est-il un vin bio ? La biodynamie c’est du marketing ? »


Mais au-delà de la pédagogie, il y a un enjeu de transmission note Fanny Barthelemy : « le consommateur a envie d’en savoir plus sur l’histoire et la vie du vigneron. Il faut être un passeur de vins et d’histoires : pouvoir expliquer que tout commence à la vigne. » Un appel à la transmission qui vaut aussi pour les producteurs, devant accompagner leurs metteurs en marché.
Dernier conseil de la formatrice : attention à ne pas s’enfermer dans des schémas formatés, mais rester spontané pour parler terroirs et millésimes avec ses interlocuteurs.