a Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique (Fnab) ne veut plus se contenter d’un cahier des charges uniquement basé sur l’itinéraire technique. « Nous devons continuer à protéger l’environnement mais également nous soucier du bien-être au travail des exploitants et de leurs salariés » affirme Philippe Camburet, le président de la FNAB.
Conscient que la croissance du marché bio attire de nouveaux acteurs pas toujours préoccupés par la question sociale, « et pour être totalement à l’aise avec les consommateurs », le président de l’association annonce la création d’un nouveau label, le label « FNAB », issu d’une année de travail avec de nombreux partenaires et syndicats.
Les agriculteurs et viticulteurs qui voudront l’obtenir devront justifier le respect de neuf nouveaux critères, à commencer par le suivi d’une formation à une méthodologie de fixation du juste prix de vente de leurs productions.
« Embaucher dans de bonnes conditions ne peut se faire sans système rentable » explique Christophe Osmont, paysan bio en charge de l’innovation sociale pour la Fnab. Après cette formation, l’agriculteur saura fixer son prix en intégrant tous les coûts de production, les investissements sur l’exploitation et les aléas climatiques.


Les huit autres critères concernent l’ensemble des personnes travaillant sur les fermes : la formation des chefs d’exploitation au rôle d’employeur; la formation continue des salariés (2 jours tous les 2 ans), l’exclusion du statut de conjoint collaborateur sous 3 ans, l’encadrement de l’accueil des stagiaires et woofeurs (un à trois stagiaires maximum à la fois suivant la dimension des fermes et pas plus de deux woofeurs), l’interdiction du recours à la main d’œuvre étrangère sous statut de travailleur détaché, l’obligation d’information des salariés via un livret d’accueil, la consultation des salariés sur les questions d’organisation du travail, par le biais d’au moins deux réunions d’équipe par an et une meilleure rémunération des salariés (prise en compte de l’ancienneté y compris pour les saisonniers réguliers, l’intéressement des salariés, le versement de primes ou encore des rémunérations supérieures de 10 % à celles prévues par la convention collective).
« Une seconde brique de critères favorisant la biodiversité sera intégrée à notre cahier des charges dès cette année » indique Stéphanie Pageot, éleveuse laitière en charge du label FNAB.
Les premières certifications auront lieu en septembre 2022, pour un coût supplémentaire de moins de 100 € par rapport au seul label AB. Elles seront valables 3 ans.