Phénomène du réseau social TikTok avec 400 000 abonnés, "le.vigneron" Émile Coddens poursuit son travail de pédagogie et de partage de la culture du vin au plus grand nombre. Second de chai à la cave Plou et Fils (110 hectares de vignes en Indre-et-Loire), le jeune homme s’est rendu compte qu’il était « plutôt doué pour expliquer ce monde-là de façon drôle et ludique » en « accueillant un groupe d’étudiants américains de vingt ans un matin à 10 heures » et réussissant à leur faire tomber leurs écouteurs et smartphones avec « une présentation assez peu orthodoxe ».
À 24 ans, Émile Coddens donne la clé de la longévité dans la filière : la passion. « Un vendeur indifférent, ça se repère à des kilomètres, et personnellement, ça ne me donne pas envie d’acheter ! » témoigne-t-il, soulignant que « c’est la passion qui permet de grandir et d’évoluer dans ce domaine. Le caviste qui s’adresse mal à ses clients parce qu’ils sont jeunes ou ne souhaitent pas débourser 30 euros pour une bouteille ne les amènera pas à découvrir et apprécier le vin. »
Proposant un guide pédagogique simple d’accès, Émile Coddens explique en une centaine de pages les étapes successives de production du vin de la vigne à la mise en bouteille. L’influenceur partage également ses réponses spontanées aux questions qui taraudent les jeunes internautes et font le succès de ses vidéos sur les réseaux sociaux. De « combien de raisins faut-il pour faire une bouteille de vin ? » à « quel est le meilleur endroit pour acheter son vin ? », sans oublier une interrogation cruciale : « comment le prix d’un vin est-il déterminé ? »
La Sagesse du vin d’Enrico Bernardo (éditions Flammarion)
Partageant son parcours professionnel (des Troigros à ses propres restaurants, en passant par le George V), le meilleur sommelier du monde en 2004 propose de multiples anecdotes glanées dans le vignoble international. Consacrant un chapitre à la « France, patrie du vin », le sommelier conseille à tout passionné visitant un vignoble de « laisser les êtres exprimer leur passion. à leur contact, on se recharge en énergie, on partage des émotions extraordinaires et on forge des amitiés et des souvenirs inoubliables. Une bonne bouteille de vin a toujours réuni les gens et ne les a jamais séparés »
« J’ai rencontré des centaines de bons vignerons, dont plusieurs remarquables. Représentants d’une longue lignée familiale ou nouveaux venus dans la profession, tous ont un attachement profond à leur terre. Et tous, également, savent marier tradition et innovation, respect des règles établies et invention de nouvelles méthodes. La même passion les habite : celle du travail bien fait » ajoute Enrico Bernardo, qui note qu’en visitant les caveaux de vignerons, « beaucoup d’entre eux me parlaient de leur vie, laquelle se confondait souvent le plus souvent avec leur métier ».
Parcours de vignerons de Laure Gasparotto et Alain Graillot (éditions Glénat)
La journaliste Laure Gasparotto (Le Monde) et le vigneron Alain Graillot (domaine éponyme en AOC Crozes-Hermitage) sont allés à la rencontre de vingt grandes figures du vignoble retraçant leurs parcours professionnels autant que personnels : Georges Dubœuf (négoce éponyme dans le Beaujolais), Angelo Gaja (Gaja, dans le Piémont en Italie), Jean-Michel Cazes (château Lynch-Bages, grand cru classé en 1855 à Pauillac), Aubert de Vilaine (domaine de la Romanée-Conti en côte de Nuits)… Seule femme de la sélection*, la vigneronne suisse Marie-Thérèse Chappaz (Valais) a arrêté ses projets de carrière médicale pour commencer à cultiver la vigne après l’héritage d’une parcelle de 15 ares « avec beaucoup plus de courage que d’expertise ». Formée à l’institut de Changins, Marie-Thérèse Chappaz n’a jamais dévié de ses objectifs initiaux : « petits rendements, soins méticuleux du vignoble et recherche de la maturité idéale pour déterminer les dates de vendanges ».
Pour tous, « on devient vigneron comme on choisit une nationalité. Ce sont les valeurs et les codes qui séduisent d’abord, et on ensuite, on décide d’adhérer sans réserve » soulignent les auteurs.
* : « Mes amis vignerons sont des hommes, mais il n’y a rien de macho de ma part dans cet état de fait. À ma décharge il faut savoir que peu de femmes sont vigneronnes » semble estimer Alain Graillot.