35 % de vendanges en un an. Selon les services statistiques ministériels, la production de vins à Indication Géographique Protégée (IGP) tomberait à 8,7 millions d’hectolitres en 2021. Une production historiquement faible souligne Gérard Bancillon, le président de la Confédération des vins IGP de France, soulignant que les situations seront hétérogènes selon les bassins viticoles, mais qu’il y a déjà une certitude : le vignoble va manquer de vins blancs. Avec des ruptures d’approvisionnement prévisibles pour les vins en vrac, mais aussi des lignes embouteillées.
Mécaniquement, des hausses de prix sont plus que prévisibles : « ce serait logique » souligne Gérard Bancillon, qui appelle le négoce à marquer « une hausse substantielle pour que les vignerons puissent passer le cap, alors qu’une majorité n’est pas assurée. On sait très bien que cela ne compensera pas la baisse de production et la perte de chiffre d’affaires. » Si la pression tarifaire s’annonce incontrôlable sur certains cépages (comme pour le chardonnay ou le sauvignon blanc), le président des vins IGP appelle le négoce à soutenir le vignoble, y voyant « un partenaire plus qu’un fournisseur ».


« Nous avons des vignerons fatigués, par la surenchère de normes environnementales peu valorisés, par la succession d’aléas climatiques… Le moral est bas, le gel peut être fatal quand on n’est pas assuré. Il ne faut pas jouer avec ça » prévient Gérard Bancillon alors que le vignoble attend le lancement de la campagne de vrac (et l’annonce de premiers cours). Des négociants aux distributeurs, « tout le monde dans la chaîne doit faire un effort pour que le consommateur continue à pouvoir acheter. On ne demande pas de doubler les prix du vin, alors que c’est que l’on subit sur nos piquets, nos engrais… » note le viticulteur gardois.
Ayant porté le sujet lors de son dernier congrès, le président des vins IGP souhaite que les réflexions sur la création de réserve interprofessionnelle pour lisser le potentiel de production/commercialisation face aux aléas climatiques. « Il faut se mettre au boulot pour avoir un outil de préservation des démarches de valeur ajoutée » conclut Gérard Bancillon.