la tête de groupes pharmaceutiques spécialisés dans les médicaments biosimilaires (groupes Alvogen et Alvotech), Róbert Wessman investit depuis 2017 dans le vignoble français : en Champagne pour les effervescents (blancs et rosés), à Limoux pour les vins blancs (100 % chardonnay) et à Bergerac pour les vins rouges. « La route la plus facile aurait été d’acheter à Bordeaux pour les rouges et en Bourgogne pour les blancs. Nous préférons faire (au moins) aussi bien hors des sentiers battus » pose James de Roany, le PDG de Maison Wessman, qui précise qu’il serait, à sa « connaissance, le seul islandais ayant investi dans des vignobles en France ».
Après de premiers essais à Limoux en 2017 et 2018 (avec des assemblages de Clochers de Sieur d’Arques), Maison Wessman a commencé à racheter des vignes (dans les terroirs de Haute-Vallée notamment). Du printemps 2019 au printemps 2021, Róbert Wessman achète cinq parcelles d’un total de 31,6 hectares de vignes. Restructurant ce vignoble audois pour ne produire que du chardonnay*, James de Roany souligne que « ce vignoble est bien moins susceptible de subir les aléas climatiques (gel en particulier) lié au bouleversement climatique. Même le scénario 4 du GIEC y voit encore de la vigne » précise l’ancien président de la commission vin des Conseillers du Commerce Extérieur de la France (qui avait conduit une étude sur l’évolution de la viticulture mondiale à l’horizon 2050, qui irrigue ses projets, y compris la bouteille en fibres végétales Green Gen Technologies).
Avec l’annonce prochaine d’acquisition de deux domaines à Bergerac (pour 60 ha de vignes), Maison Wesserman compte passer un cap en termes de volumes de production. Tout en restant focalisé sur une valorisation conséquente pour ces appellations souligne James de Roany, qui décline en vins tranquilles les marques « N°1 Saint-Cernin » (prix de vente public de 48 € TTC) et « Petit Cernin » (32 € TTC), leurs noms étant tirés du château de Saint-Cernin dans le Périgord, où est basée l’entreprise. « Avec Róbert Wessman, nous avons décidé de faire des acquisitions hors de sentiers battus et "révéler" ou "mettre en lumière" des terroirs oubliés ou peu connus, de vinifier les raisins comme si nous étions dans des grands crus, avec l’aide du consultant Michel Rolland » explique le PDG.
Pour les champagnes, la gamme est commercialisée sous le nom « Wessman One », qui vient d’être décliné cette fin d’été en blanc. « En fait, je ne m’intéressais qu’au champagne rosé qui correspond à mon goût personnel pour des vins bien typés mais, devant le succès obtenu, nos clients ont insisté pour disposer d’un champagne blanc » indique dans un communiqué Róbert Wessman.
* : « Dans un souci économique, nous avons gardé quelques parcelles de mauzac et de pinot jeunes que nous livrons à Sieur d’Arques » indique James de Roany.