Nous observons une très nette différence entre les volumes écoulés en blancs moelleux et liquoreux qui explosent alors que les rouges sont à la baisse" annonce Marie Lecourt, responsable marketing à l’I.V.B.D, l’interprofession des Vins de Bergerac et Duras. Pour les volumes correspondants aux ventes de 2020 (production 2019), 396 045 hl ont été vendus (dont 39% en vrac et 61% en bouteilles) selon les contrats de sorties de chai enregistrés en 2019. Sur ce total, 9,5% sont partis à l’export, et sur le restant en France : 47% en GD, 27% direct domaines (propriété, web, marchés, salons.), 19% en CHR et cavistes et 7% en Hard Discount.
Les moelleux et liquoreux ont le vent en poupe. Pour preuve, le Monbazillac, avec une hausse de +9,6% en volumes en grandes surfaces, qui est la troisième AOP la plus en croissance sur toutes les AOP vendues en GD, par rapport à 2019. Les moelleux et liquoreux en Bergerac enregistrent +7%. Le Côtes de Bergerac moelleux affiche +2,7%. Quant aux AOC très confidentielles elles font un carton. Ainsi, la rosette (40,3 ha, 1187 hl) qui grimpe à + 42,2%. Les raisons ? « C’est une petite production qui plait, d’abord découverte au plan local et qui fait son chemin en grande distribution. D’autant que des producteurs de Pécharmant se sont mis à produire aussi cette AOC. Ils ouvrent un marché en grandes surfaces » indique-t-elle. Non négligeable, le prix moyen des vins sous appellation Rosette (6, 56 €) n’est pas ciblé sur une entrée de gamme et trouve preneur. On est loin du Bergerac rouge à 3 €. Autre AOC confidentielle qui tire son épingle du jeu : Saussignac (18,2 ha, 274 hl) avec une progression de +15,9%. L’explosion des liquoreux et moelleux s’explique aussi par l’année 2020, particulière. « Avec la Covid et la fermeture des CHR, la grande distribution a représenté le seul débouché. Et par ces temps difficiles, les consommateurs cherchent du réconfort avec des vins plaisirs, plus sucrés, qui donnent du réconfort » analyse telle.
Du coté des rouges, en Bergerac, la situation est toute autre : « une « catastrophe » selon Marie Lecourt. Le Bergerac rouge enregistre une baisse de 8, 6%, le Pécharmant tombe à moins 6, 2% et moins 10,5 % pour le Côtes de Duras. Seul le Montravel rouge, produit confidentiel mais bien positionné en GD, constitue une exception avec une hausse de +15 ,5%.
A noter que l’année 2020 a été marquée par des achats massifs des consommateurs à la propriété pendant l’été. Le panier moyen a doublé pour se situer à 90 €.
Pour cette année 2021, l’interprofession mise notamment sur les vins sous label environnemental. Mis bout à bout, les vins certifiés bio, en conversion, et ceux en HVE 3 représentent 50% des surfaces. De même, elle mise sur de nouveaux réseaux de distribution tels que les Biocoop, Naturalia ou encore La Ruche. Une étude de marché va être lancée auprès de ce type d’enseignes afin de positionner les vins de Bergerac sur ces nouveaux réseaux.