n discours du même tonneau ce vendredi 31 janvier pour l’interprofession, le négoce et la fédération des vins de Bergerac Duras, réunis à Monbazillac pour une journée filière vins : une lueur d’espoir se fait jour. Le négociant Jean-Marc Parsat, a martelé sa croyance dans Bergerac : « Les grandes surfaces vont mal, l’export n’est pas mieux loti. Le cours du Bordeaux enregistre une chute de 50%. Nous, nous avons été habitués à souffrir donc nous nous relevons plus vite. J’ai beaucoup d’espoir pour Bergerac ». Même son de cloche pour Michel Delpon, député de la Dordogne : « Le cours du Bergerac est au-dessus du cours du Bordeaux. Le travail que nous avons mené est payant. Nous sommes plus « pauvres » que Bordeaux donc nous redoublons d’efforts pour faire mieux ». Vincent Bergeon, le directeur de l’IVBD, l’Interprofession des vins de Bergerac et Duras, a donné les chiffres : le cours du Bergerac rouge était à 866, 35 € /T en début de campagne 2019/20, au-dessus donc du cours du bordeaux rouge qui dans certains cas ne dépasse par 750 € /T. La récolte 2019 est petite, avec 461 000 hl. L’export ne représente que 11%. L’essentiel des transactions se réalise sur le territoire.
Mais c’est en matière environnementale que le vignoble bergeracois tire son épingle du jeu. Sait-on vraiment que 16% de la surface viticole est certifiée AB ou HVE contre 10% en France. « 50% des exploitations seront certifiés HVE d’ici mai prochain. On est à 30% aujourd’hui" a indiqué Cécile Lelabousse, chargée de mission environnement à l’IVBD. Les projets autour de la transition environnementale émergent. Exemples ? Des arbres fruitiers qui vont être plantés en bout de parcelles de vignes, où chacun pourra faire sa cueillette gratuitement, le développement d’un réseau de stations météo connectées visant à réduire les IFT des vignerons, ou encore la robotique pour l’environnement articulée autour d’un robot désherbeur mécanique des vignes de Monbazillac, qui permet d’évaluer la robotique comme alternative au désherbage chimique.
Autre enjeu de taille : la transmission et l’installation. « 400 exploitants d’ici dix ans vont transmettre leur propriété. Nous voulons accompagner les cédants et les futurs installés" a souligné Mathilde Vanquaethem, chargée de mission à l’IVBD. Dans quelques jours, les exploitants qui ont 50 ans et plus, vont recevoir un courrier de la MSA présentant un dispositif permettant d’anticiper ce « passage ». De même l’IVBD souhaite mettre en place un catalogue des propriétés à la vente.
Des projets structurants qui ne doivent pas cacher les inquiétudes. Marc Lecomte, président de l’Interprofession des Vins de Bergerac et Duras n’a pas manqué de rappeler à quel point « le business était dur ». Et de citer la baisse de la consommation alimentaire de moins 1,8% en 2019, le secteur de la grande distribution en difficulté, les taxes Trump.
Mais la charge la plus virulente est venue de la bouche d’Éric Chadourne, président de la FVBD, la Fédération des Vins de Bergerac Duras. Ce dernier s’est adressé à l’Etat et ses représentants : « Facilitez-nous la vie et arrêter d’entraver chaque jour toujours plus notre activité". En ligne de mire les ZNT (zones non traitées). « Arrêtez les bêtises » s’est-il exclamé : « Soit les produits sont dangereux et à ce moment là interdisez les partout au moins en Europe et pour tous les usages. Il est insupportable de voir des molécules par exemple interdites en culture et autorisées en application vétérinaire, domestique, sanitaire ou industrielle. C’est quand même dingue" s’est-il emporté.
Reste à être entendu.