Le monde du vin gravite entre 12 à 14°.alc, mais on voit à côté plein de boissons qui se développent à d’autres degrés alcooliques » souligne Philippe Cazaux, le directeur du groupement coopératif Bordeaux Families, qui s’apprête à explorer cette gamme des boissons totalement ou partiellement désalcoolisées (no et low-alcohol). « Nous souhaitons investir dans une chaîne de désalcoolisation pour aller vers des consommateurs plus jeunes, qui pourraient rentrer dans l’univers du vin ou qui demandent des boissons sans alcools (femmes enceintes, interdits religieux…) » explique le directeur de la coopérative.
Ayant obtenu un financement par le plan France Relance, Bordeaux Families étudie actuellement l’investissement industriel à réaliser (pour une enveloppe supérieure à 1 million d’euros). Il s’agirait d’une unité de désalcoolisation par évaporation sous vide, qui diminue la température d’évaporation de l’alcool à 38° pour préserver les qualités du vin durant la distillation explique Philippe Cazaux (« il faut que ça reste du vin » en termes d’arômes et de spécificités).
Alors que la prochaine Politique Agricole Commune (2023-2027) compte autoriser la désalcoolisation des vins en dessous de 8,5°.alc (y compris partiellement pour les AOP et IGP), « on peut imaginer toute une gamme de no et low-alcohol. Ça ouvre le champ des possibles pour repositionner le vin par rapport à la bière et à un public qui lui est perdu » souligne Philippe Cazaux. Pour Bordeaux Families, cet investissement s’inscrit dans une logique de diversification de sa production en dehors des vins tranquille d’appellation. La coopérative produit déjà des vins IGP Atlantique et du crémant de Bordeaux.


Pour la gamme des boissons peu alcoolisés, « on produit déjà des cannettes de wine seltzers pour les États-Unis (à 4,9°.alc, sous les marques Rosé Water et Wine Water Sauvignon Blanc). C’est un franc succès, se comptant en millions d’unités » ajoute Philippe Cazaux, qui réfléchit au lancement de ce wine seltzer en Europe. « On est aux prémices de la gamme » conclut-il.