’est historique. D’après Météo France, il est tombé plus de 200 mm ce mardi matin 14 septembre au sud-ouest Nîmes. L’équivalent de deux mois de précipitations en quelques heures.
« J’ai même entendu parler de 300, voire 400 mm localement » témoigne Anne Sandré, responsable du service viticole de la Chambre d’agriculture du Gard. « Hier, j’ai mis 3 heures pour me rendre au travail. Et les conseillers n’ont pas encore pu aller sur le terrain pour constater l’étendue des dégâts dans les vignes ».
« L’orage a frappé un triangle d’une trentaine de km² délimité pars Nîmes, Quissac, et Vauvert. A certains endroits les vignes avaient les pieds dans 1 mètre d’eau » détaille Bertrand Genevet, consultant pour l’Institut Coopératif du Vin.
En plus de la pluie et du vent, le secteur de Vergèze a semble-t-il connu la grêle. Si plusieurs photos postées sur les réseaux sociaux le confirment, les caves coopératives de la zone sont pour l’heure injoignables.
« Cela ne m’étonne pas, reprend le consultant. Hier après-midi, le Caveau d’Héraclès n’avait plus d’électricité et les pressoirs étaient à l’arrêt. Ils doivent tous être en train de gérer la crise. »
Beaucoup de vignerons ont vendangé jusqu’au petit matin mardi pour rentrer le maximum de raisin. « Mais quelques mourvèdres et la majorité des cabernets sauvignons tardifs n’étaient pas encore arrivés à maturité. Le comble, c’est que ce sont les cépages qui avaient le moins été touchés par le gel » regrette Anne Sandré.
Les raisins restés sur pieds risquent d’avoir éclaté par absorption d’eau et d’être pris d’assaut par le botrytis.


Les vignes vont rester impraticables pendant plusieurs jours. « Les parcelles qui étaient quasi prêtes sont foutues » estime la responsable. D’autant que des passages orageux sont encore prévus aujourd’hui.
« Ils seront beaucoup moins intenses, mais vont ralentir le drainage de l’eau » prévient Bernard Genevet, qui s’inquiète aussi pour le secteur du Pic-Saint-Loup, où seule la moitié de la vendange est en cave.
Hier soir, des pluies violentes se sont également abattues dans l'Aude, entre Narbonne et Carcassonne.