Je viens de sortir dans mes vignes pour faire un point. Mes terrains ne sont pas inondables mais je vois de grosses flaques, beaucoup de boue. Une vigne et une oliveraie les pieds dans l’eau » décrit Christophe Bommel, du Vignoble Dideron, en ce début d'après-midi du 14 septembre où les nuages laissent passés quelques rayons de soleil. Il reste au vigneron encore dix hectares à vendanger… 10 hectares qui attendront que le travail puisse s’effectuer dans les vignes. « Cela risque d’être difficile à travailler » s’inquiète-t-il, tout en remarquant que le talus de la LGV Montpellier/Nîmes/Paris s’est effondré par endroit. Il confirme avoir vu un peu de grêle ce matin et avoir eu écho de gros grêlons à Vergèze, ce que d’autres sources également évoquent. "A priori, la grêle n'a pas provoqué de dégât" précise Frédéric Soccoman, directeur de la cave de Vergèze où la station a relevé 240 mm de pluies en une matinée. Ce dernier est depuis 11 h dans la cave d'Héraclès et attend le retour du courant électrique. "Tous nos équipements sont à l'arrêt. La nature travaille seule et les fermentations se déroulent sans thermovinification". La cave a rentré 1000 hectares sur les 1200 qui lui sont livrés. "Nous avons mis les bouchées doubles pour vendanger tout ce qui pouvait l'être pour s'arrêter ce matin à 10h" précise-t-il.
Plus au Nord, autour de Sommières, de fortes pluies se sont aussi abattues. « Ici, nous avons relevé 130 mm en deux heures trente ce matin » rapporte Arnaud Fraychet, Domaine de Massereau. Il lui restait une quinzaine d’hectares à vendanger, principalement les cépages tardifs rouges : cabernet sauvignon, mourvèdre. « Il va nous falloir trois jours avant que les sols soient réessuyés suffisamment » indique-t-il tout en redoutant un gonflement et un éclatement des baies. Tout comme Christophe Bommel, Arnaud Fraychet craint la météo de demain : un deuxième épisode cévenol est attendu. « On annonce un épisode grêleux » lâche-t-il non sans appréhension.
Les pluies ont également été violentes du côté de Corconne où 150 mm se sont déversées dans les vignes. Au Sud de Nîmes, Bernard Angelras, président de l’IFV, évoque également des trombes d’eau sur Clavisson. « Nous avons relevé 210 mm. Un lac s’est formé d’un coup dans nos vignes » rapporte-t-il encore sous le coup de la violence de l’épisode de pluie. Ce dernier évoque également le cas de cave coopérative inondée avec des moteurs possiblement noyés par les eaux. "Il va y avoir de la casse" prévoit-il.