e mildiou n’est pas le seul parasite à avoir mis la pression aux vignerons. L’oïdium aussi. Mais seulement dans certaines régions. En Alsace, selon un bilan réalisé les 22 et 23 juillet sur 100 parcelles par la Fredon et la chambre d’agriculture : environ 40 % des grappes étaient attaquées par le mildiou et 12 % par l’oïdium sur l’ensemble du vignoble. Si le mildiou était davantage présent dans le Haut-Rhin que dans le Bas-Rhin, c’était l’inverse pour l’oïdium. Et au 2 août, de nouveaux symptômes apparaissaient. « Mildiou et oïdium se côtoient sur les grappes. Les traitements vont se poursuivre cette semaine et la semaine prochaine », indiquait Béryle Crépin, de la chambre le 2 août. Dans les cas les plus critiques : l’oïdium avait fait éclater les baies et la pourriture grise commençait à s’installer. « Le botrytis commence à sporuler. Cela reste de tous petits foyers mais on en voit régulièrement. Si le temps reste humide, cela va devenir inquiétant. Peut-être va-t-il falloir effeuiller manuellement certaines parcelles pour limiter les impacts » indiquait Béryle Crépin.
En Bourgogne, au 2 août, alors que la véraison peinait à s’enclencher, « quasiment aucune parcelle n’est indemne d’oïdium sur notre réseau d’observation. Dans la majorité des cas, cela se traduit par un ou deux grains touchés qui ont noirci et la maladie est plutôt contenue. Mais nous avons un pourcentage assez élevé de parcelles présentant des attaques sévères avec jusqu’à 20 à 30 % de grappes touchées. Dans ces situations, l’oïdium reste sporulant et continue de progresser. Cela impose encore au moins un traitement cette semaine et un autre avant le 15 août » rapportait Benoît Bazerolle, conseiller viticole à la chambre d’agriculture de Côte d’Or. Les situations les plus dégradées étaient principalement celles où la protection s’est faite avec du soufre. Les viticulteurs n’ont pourtant pas ménagé leurs efforts. Mais la météo a été particulièrement favorable au parasite.


« Sur une même semaine on enchainait des séquences pluvieuses marquées favorables au mildiou et derrière une remontée des températures avec de la chaleur et une hygrométrie favorable à l’oïdium. Si globalement, les vignerons ont bien contenu le mildiou - excepté dans quelques parcelles où ça a décroché sur grappes - , ils ont eu beaucoup plus de difficulté à gérer l’oïdium ». L’efficacité du soufre a notamment été mise à mal par des lessivages successifs et le manque d’ensoleillement. « Depuis le 20 juin, on a eu seulement 6 ou 7 jours de temps favorable à l’efficacité du soufre » rapporte le technicien qui a conseillé en rattrapage des poudrages, du soufre mouillable associé à du bicarbonate de potassium, des « lavages » de grappes à l’eau salée ou encore de la spiroxamine pour les viticulteurs non bio.
Dans le Centre « Les sorties d’oïdium sont assez significatives. On a quelques parcelles avec des dégâts importants mais dans la majorité le parasite est contrôlé » rapporte François Dal du Sicavac à Sancerre. Le plus frappant : « on a pas mal de parcelles où jusqu’à présent on n’avait jamais vu d’oïdium et qui présentent des symptômes cette année même si ceux-ci restent limités » rapporte le conseiller. Si les bios ont subi des lessivages du soufre, les conventionnels ont aussi rencontré des difficultés, notamment ceux qui ont appliqué des IBS à 12 jours de cadences. « cela n’a pas tenu », note François Dal.
En Champagne, le champignon était également virulent, mais pas autant que l’an passé. Début août, le nombre de parcelles présentant des symptômes du grappes avait augmenté, notamment dans les zones ayant un historique, principalement sur le chardonnay. Mais selon le Comité Champagne, à la veille de la véraison, dans la majorité des situations, les fréquences et intensités d'attaque demeuraient faibles et peu de parcelles présentaient plus de 10 % de grappes touchées.
Stabili
Dans le Var, certaines parcelles ont aussi été bien impactées par l’oïdium. Mais fin juillet, les vignes étant entre fin fermeture et début véraison, la maladie était stabilisée.
Dans le Languedoc « On en voit sur les cépages sensibles comme le carignan ou le chardonnay », indiquait Jacques Rousseau, responsable des services viticoles à l’ICV. Et dans quelques situations, ces attaques pouvaient être importantes. Dans le Bordelais, à Bergerac, et à Cognac, l’oïdium ne posait en revanche pas trop de difficultés.