éuni en assemblée générale extraordinaire ce 5 juillet, l’Organisme de Défense et Gestion des AOC Médoc, Haut-Médoc et Listrac-Médoc valide son projet d’intégration de mesures agroenvironnementales dans son nouveau cahier des charges. La majorité des opérateurs médocains valide « l’interdiction du désherbage chimique total » (par d’herbicides en plein, ce qui reste un sujet délicat pour les vignobles étroits du Médoc) et « l’obligation de mesurer sa performance en termes d’utilisation de produits de protection sanitaire de la plante » (calcul de l’Indice de Fréquence de Traitement, IFT). Soit deux mesures adoptées par d’autres appellations girondines après à l’AOC Bordeaux, qui l’avait votée en 2017 et l’applique depuis 2019).
Le futur cahier des charges inclura également « l’obligation de détenir une certification environnementale de niveau 2 (minimum) reconnue par l’État ou bien être en agriculture biologique ». Ce dispositif s’appuie sur la nouvelle doctrine de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO), qui va permettre l’instruction de demandes bordelaises en souffrance depuis des années. Comme celle du Conseil des Vins de Saint-Émilion, qui souhaite s’imposer d’ici le premier janvier 2023 l’obligation de certification environnementale officielle (Agri Confiance, bio, biodynamie, Haute Valeur Environnementale, Terra Vitis…), et la volonté des Côtes-de-Bourg d’obliger ses adhérents à une certification Haute Valeur Environnementale d’ici 2025 (HVE, certification de niveau 3). « La réglementation ne permet pas d'imposer la certification à partir d'une date donnée. L'obligation a lieu dès la mise en application du nouveau cahier des charges, probablement au début 2023 » indique Claude Gaudin, le présent de l'Organisme de Défense et de Gestion (ODG).
Sur la rive gauche, 70 % des surfaces des AOC Médoc, Haut-Médoc et Listrac-Médoc affichent déjà une certification annonce l’ODG. Qui précise que 20 % s’apprêtent à enclencher une démarche. Pour aider les 30 % à se convertir, une cellule dédiée au sein de l'ODG et des réunions d’accompagnement technique sont prévues.
À noter que le prochain cahier des charges des appellations médocaines prévoit également « le maintien de l’interdiction d’irrigation et l’interdiction de modification de la morphologie originelle des sols ». Sans oublier « l’expérimentation de "nouveaux cépages" adaptés au changement climatique ». Ces quatre candidats sont l’arinarnoa, un croisement de tannat et de cabernet sauvignon, le marselan, un croisement de grenache et de cabernet sauvignon, le castet, un cépage oublié de Bordeaux, et le touriga nacional, un cépage portugais). Les durées d'élevage vont également être révisées pour mieux s'adapter aux demandes actuelles du marché conclut Claude Gaudin.