Être un président rassembleur, réformiste sans être réformateur pour contribuer à la réussite du collectif ». Telle est la philosophie avec laquelle Serge Fleischer a accédé à la présidence du Civa le 9 juillet à Kientzheim. A 58 ans, le successeur de Didier Pettermann, représentant du négoce et directeur général d’Arthur Metz (groupe Grands chais de France), ne veut « ni individualisme, ni oppositions de genre », mais « ouverture et échange ». Il n’y aura « aucun sujet tabou » assure-t-il, tout en soulignant que le succès des projets en cours dépendra de « l’harmonie du couple Civa-Ava ».
Gilles Ehrhart, élu le 8 juillet, adhère sans sourciller à ce programme. « Je côtoie Serge Fleischer au conseil de direction du Civa depuis plusieurs années déjà. Nous avons l’ambition de travailler ensemble pour relancer les ventes et mieux valoriser les vins d’Alsace » précise ce coopérateur de 44 ans, à la tête de 13,5 hectares de vignes. Dans sa foulée, les présidents du négoce, Pierre Heydt-Trimbach, et de la coopération, Pierre-Olivier Baffrey, ont apporté leur soutien à l’action du nouveau président du Civa.


Le vignoble, qui a perdu 95 000 hectolitres de ventes en 2020 en raison de la crise sanitaire, a regagné du terrain, notamment à l’export. Les projections indiquent que le rythme de vente annuel est repassé à 890 000 hl après le creux de 836 485 hl enregistré en 2020. L’espoir reste de parvenir à accrocher la tendance des 950 000 hl d’avant la crise. « Nous devons nous inspirer du monde et de son évolution » souligne Serge Fleischer, qui s’est fixé trois priorités. Le projet « Alsace 2030 » est un premier chantier, dont la mise en œuvre devrait démarrer à l’automne prochain. Il contient « des réformes courageuses pour préparer le vignoble à la deuxième moitié du 21ème siècle ». Parmi elles, l’amélioration de la qualité et de la lisibilité de la gamme, mais aussi une proposition pour encourager les 100 % des 15 600 ha de vignes alsaciennes à se convertir à la conduite bio.
Le nouveau président du Civa entend également concrétiser d’ici deux à cinq ans la cité des vins d’Alsace, un « lieu emblématique » qui doit définitivement positionner le vignoble « parmi les grands vins blancs du monde ». L’interprofession a déjà réservé un financement 2,4 millions d'euros à ce projet d’une surface de 8 à 10 000 m² qui se cherche encore un site d’accueil. Le troisième chantier vise quant à lui centraliser à Colmar des ressources de recherche & développement pour en faire le pôle technique du Grand Est.