utant les échanges sur le rendement avaient été explosives en 2020, dans un contexte de baisse des ventes, autant le même débat s’annonce un peu plus serein en 2021. Le terrain a été préparé, non sans quelques tensions dans les discussions, par le dernier conseil d’administration de l’Association des viticulteurs d’Alsace (Ava) courant juin. Son président, Jérôme Bauer, confirme qu(il proposera à l’assemblée du 6 juillet d'adopter un rendement par cépage, une orientation défendue depuis quelques années déjà par le négoce.
Au lieu des 80 hl/ha en vigueur en 2019 ou des 65 + 5 hl/ha de 2020, les délégués auront à se prononcer sur une proposition de rendements différenciés à 70 hl/ha pour le pinot blanc et le sylvaner, 65 hl/ha pour le riesling ou encore 55 hl/ha pour le gewurztraminer. De tels chiffres se basent sur les ventes et les stocks de chaque cépage communiqués par l’interprofession. Le cas du crémant pourrait être réglé avec 70 hl/ha, dont 5 hl bloqués à la vente et seulement libérables une fois franchi le seuil des 260 000 hl vendus dans l’année. Même en cas d’approbation par les délégués, ce dispositif devra encore recevoir l’aval de l’interprofession.


A l’issue de ce débat, la coopération est plutôt restée sur sa faim. Sa proposition de moduler le rendement en prévoyant « une marge de manœuvre en plus ou en moins en fonction des marchés des entreprises afin de gagner en souplesse » n’est pas passée. « Les cépages ne connaissant pas de surstock pouvaient supporter un rendement un peu plus élevé » se fend Pierre-Olivier Baffrey, président de Fédération des Coopératives Vinicoles d'Alsace (FCVA). « Arrêtons d’être productiviste et réduisons les disponibilités des cépages excédentaires ! » répète, fidèle à sa ligne, Pierre Heydt-Trimbach, président du négoce (Groupement des Producteurs-Négociants du Vignoble Alsacien, GPNVA) pour qui le compromis aurait « encore pu aller plus loin sur l’un ou l’autre cépage ».
« C’est un bon accord parce que tout le monde est un peu frustré ! » résument pour leur part les vignerons indépendants du Synvira, alliés du négoce dans ce débat.