Lors de notre dernier point téléphonique, tous les conseillers m’ont spontanément parlé de coulure et de millerandage » relate ce 23 juin Jacques Rousseau, responsable des services viticoles de l’Institut Coopératif du Vin (ICV).


En Provence, en Vallée du Rhône et dans le Languedoc, le phénomène est particulièrement remarquable dans les vignobles confrontés aux gelées d’avril. « Sur certaines grappes de grenache, il ne reste que la rafle, c’est spectaculaire ».
D’autres cépages d’ordinaire moins sensibles sont touchés, tels que le mourvèdre, la marsanne ou la syrah.
Dans le vignoble de Bordeaux, c’est le merlot qui est concerné. « Je n’ai pas de chiffres précis mais plusieurs secteurs sont victimes de coulure et de millerandage. C’est le cas dans le Médoc, autour de Pujols dans l’Entre-Deux-Mers, ou vers Fronsac, surtout dans les vignes vigoureuses » témoigne Bruno Samie, coordinateur du conseil viticole à la Chambre d’Agriculture de Gironde.
Si le phénomène reste encore assez mystérieux, les experts l’expliquent par la combinaison du gel, de la fraîcheur des mois d’avril et de juin, suivie, vers la fin de la floraison, de journées où la température est montée jusqu’à 35°C.


En parallèle, Bruno Samie assiste à un impressionnant grossissement des baies, comme il ne l’avait jamais vu en 20 ans de carrière. « Sur les parcelles tardives, cela doit aussi favoriser le millerandage ».