e mardi 15 septembre, la cave coopérative d’Argeliers est une vraie ruche. Tout le monde s’active pour réceptionner et traiter les 1200 tonnes de raisins apportés depuis le démarrage de la récolte le 18 août dernier. Pour soulager ses équipes et réduire son effectif de saisonniers, la coopérative audoise a investi 400 000 € cette année dans l’acquisition 7 cuves circulaires en inox, équipée du système Air Mixing développé par Parsec.
Ce dispositif permet d’automatiser l’extraction durant la cuvaison des rouges, grâce à une injection modulée et séquentielle de gaz par le biais de quatre injecteurs situés latéralement tout autour des cuves. « Grâce à cet équipement, j’ai déjà pu supprimer quatre postes de saisonniers pendant un mois et je gagne du temps sur la durée de macération : je décuve au bout de 4 à 5 jours alors que précédemment, les cuvaisons duraient 8 à 10 jours », se réjouit le directeur, Sébastien Tomasoni.
La possibilité de décuver ces cuves avec la pompe à lobes de Cazaux lui ouvre une autre perspective de gain de temps et de main d’œuvre. « Quand j’ai acheté ces cuves, mon fournisseur espagnol m’a proposé ce système de décuvage à la pompe, en installant juste une vanne au centre du fond conique des cuves. En Espagne, ce dispositif est couramment utilisé, mais je n’ai pas voulu opter pour cette solution sans l’avoir testée au préalable ».
Pour se faire une idée durant ces vendanges, une des cuves a été équipée d’une vanne sur le fond arrière. Ce mardi 15 septembre, Louis Germain, directeur commercial chez Cazaux, a mis à disposition de la cave, la plus grosse pompe à lobe de la gamme : la LOB 1000, capable d’un débit jusqu’à 1100 hl/h. La cuve à démarquer a été encuvée il y a une semaine : 100 tonnes de merlot en IGP Oc. « J’aurais voulu la décuver plus tôt, avant la fin de la FA, mais nous avons eu un problème de disponibilité de pressoir », confie le directeur.
La cuve a été raccordée par un tuyau de 125 mm de diamètre (120 mm en intérieur) à la pompe, elle-même reliée par un tuyau de même diamètre au pressoir Della Toffolla à cage ouverte, situé 15 m plus loin et 5 m plus haut.


Le pompage de la cuve démarre à 15h30. Quelques minutes plus tard, le programme décuvage d’Air Mixing, qui prévoit des injections de gaz durant 5 à 6 secondes toutes les 3 mn, est mis en route pour une bonne homogénéisation du marc avec le vin. La pompe est d’abord réglée à un débit de 700 hl/h, puis 900 hl/h, mais au bout d’un quart d’heure, du jus déborde de la maie et le débit de la pompe est ramené aux alentours de 500 hl/h.
Le décuvage se poursuit alors sans encombre. Lorsque la cuve est à demi vide, les râteaux prévus pour l’évacuation du marc par la trappe sont mis en route. Vers 17h, soit une heure trente après la mise en route de la pompe, le tuyau transparent laisse entrevoir qu’on approche du fond de la cuve, l’écoulement devenant discontinu. Un quart d’heure plus tard, la pompe est arrêtée.
A l’intérieur, la cuve n’est pas entièrement vide : il reste environ 500 kg de marc, que 2 ouvriers évacuent en moins d’un quart d’heure de façon classique dans une trémie donnant sur une pompe à queue de cochon.
Sébastien Tomasoni est enchanté : « C’est un gain de temps énorme. Habituellement, nous mettons déjà deux heures pour écouler une cuve, et il faut presque autant de temps pour démarquer. Avec ce système, qui est très simple à mettre en œuvre, on peut diviser par trois le temps de travail. Et il n’y a plus aucun risque puisqu’on ne rentre plus dans la cuve. On a obtenu des jus de presse très qualitatifs, sans amertume. La pompe avec ses lobes en haricots n’a pas mâché le marc. Et je n’ai pas observé plus de lies dans les jus du fait du mixage pendant le décuvage. Mais il faudrait conforter cette observation par une comparaison d’échantillons avant et après décuvage », commente-t-il.
L’essai a été convainquant. Dès l’an prochain, la cave s’équipera d’une pompe Cazaux et installera des vannes de décuvage au fond de ses 7 cuves équipées du système Parsec.