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Le coronavirus grippe le Beaujolais Nouveau, mais pas le renouveau du Beaujolais
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Vins en vrac
Le coronavirus grippe le Beaujolais Nouveau, mais pas le renouveau du Beaujolais

Après un début de campagne très tendu pour les primeurs, les crispations entre négoce et vignoble rhodaniens s’effacent derrière le maintien des performances commerciales pour les vins de garde.
Par Alexandre Abellan Le 09 octobre 2020
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Le coronavirus grippe le Beaujolais Nouveau, mais pas le renouveau du Beaujolais
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oup d’éclair dans la purée de pois. Après un coup de force de certains négociants, indiquant fin septembre des prix d’achats inférieurs à 180 euros l’hectolitre pour le Beaujolais Nouveau 2020 (-10 % par rapport au prix habituel), et le coup de sang de certains vignerons, bloquant l’enregistrement interprofessionnel à moins de 200 €/hl (le cours classique), la campagne du vin primeur s’est calmée ce mois d’octobre (à 190 €/hl de primeur).

« Nous n’avons rien fait d’illégal, mais avons montré notre volonté de valoriser » indique, anonymement, un viticulteur. Qui assume une action coup de poing, mais ne souhaitant pas plus commenter, alors que la filière alsacienne vient d’être condamnée pour ententes sur les prix.

Marchés incertains

Désormais apaisée, la campagne de transaction en vrac n’est pas pour autant tranquillisée, les incertitudes commerciales restant au cœur de toutes les préoccupations. « Nous avons de bons retours de vente en grande distribution, mais les restaurant et cavistes ne savent pas où ils vont » pointe le vigneron David Ratignier, président de l’Organisme de Défense et de Gestion (ODG) et vice-président de l’interprofession des vins du Beaujolais (Interbeaujolais).

« Le Beaujolais Nouveau ce n’est pas qu’un vin, c’est un évènement. On ne sait pas s’il va se tenir, ni comment. Les tendances sont partout négatives, avec un gros point d’incertitudes sur le réseau traditionnel (restauration et cavistes) » pondère Pierre Gernelle, directeur de la Fédération des Syndicats de Négociants-Eleveurs de Bourgogne.

Flou artistique

« Le négoce, et même des domaines faisant de la bouteille, sont dans le flou total par rapport au covid, les restaurants fermés, la grande distribution, le marché japonais… Tout le monde est dans le flou artistique ! » résume Richard Olivier, le secrétaire du syndicat des courtiers en vins de la Grande Bourgogne. Qui souligne que les tenances de ventes sont très variables entre les opérateurs : « il y a de la prudence sur de nombreux marchés. Cela dépend des clients et de leurs marchés, certains reconduisent les mêmes volumes. »

Alors que peu de commandes fermes sont passées pour le marché français, les options prises selon l’évolution sanitaire indiquent des ventes de dernière minute. Ce qui fait craindre dans le vignoble une deuxième vague d’achats en primeur, à très bas prix. « La plupart des acheteurs ont bouclé leur campagne de primeurs. Forcément des acheteurs moins scrupuleux sont en train d’attendre » note Richard Olivier.

Baisse des volumes commercialisés

La seule certitude dans ce marché chaotique reste le repli des volumes commercialisés en primeur. « Ça va être une forte baisse. Combien exactement, on ne sait pas » rapporte Pierre Gernelle. « On ne sait rien des évolutions de volume. Certains disent -10, -20, -30, -40 %. On le saura fin octobre » indique Richard Olivier.

Si des Beaujolais Nouveaux ne trouveront pas preneurs, le courtier se veut rassurant alors que le repli des primeurs en vin de garde permettra d’accéder à un marché. « C’est un décalage de trésorerie dans le temps. Vu les rendements globaux, les prix se tiendront pour les vins de garde » avance Richard Olivier.

Les fondamentaux sont sains

« Le marché des gardes ne se porte pas mal. Les fondamentaux sont sains, il n’y a pas de surstockage et il y a eu peu de distillation [de crise]. Le Beaujolais est l’un des seuls vignobles à progresser à l’export cette année, ce qui est une performance » note Pierre Gernelle. Alors que les sorties sont en hausse cette année, le vignoble du Beaujolais affiche donc sa confiance dans la sortie de crise qui le touche depuis des années. Ce qui peut sembler paradoxal face à la difficile mis en marché des primeurs.

« Nous allons va perdre des milliers d’hectolitres de Nouveau, mais ce seront des volumes utilisés  pour des marchés en croissance pour les vin sur le fruit. Nous avons des marchés à l’équilibre, nous sommes dans la demande » affirme David Ratignier. Le vigneron en veut pour preuve la projection de production des Beaujolais Villages, 135 000 hl en 2020, quand leur commercialisation sur l’année glissante est de 145 000 hl.

Valorisation

« Notre inquiétude est aujourd’hui de fournir les marchés. Notre souci est la baisse des surfaces avec les départs à la retraite. Il va nous manquer des bras dans deux à trois ans » souligne le président de l’ODG, qui milite pour la valorisation du Beaujolais. Le syndicat viticole va prochainement déposer en ce sens une demande de Dénomination Géographique Complémentaire Pierres Dorées, ainsi que des dossiers de Beaujolais Villages avec des noms de communes.

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