ous les vignerons ne sont pas logés à la même enseigne. En Alsace, les quelques foyers de botrytis qui s’étaient développés sur pinot gris et riesling après l’épisode humide de la fin août ont tous séché. « Les 15 à 30 mm de précipitations ont fait du bien à la vigne sans dégrader l’état sanitaire » indique Frédéric Schwaerzler, conseiller viticole à la Chambre d’agriculture.
A Bordeaux, Damien Clerdan, conseiller dans l’Entre-Deux-Mers, voit aussi un peu de pourriture grise. « Mais vraiment pas de quoi s’affoler, les conditions météorologiques ne sont pas favorables aux champignons. Il y a quelques foyers dans des parcelles de muscadelle ou de sémillon très chargées mais globalement, le vignoble reste très sain, même là où il y a des vers de la grappe. »
Les vers de la grappe sont également présents en Occitanie, essentiellement sur la zone littorale, de l’Aude au Gard, et dans les parcelles qui n’ont pas été assez protégées. « Il s’agit en majorité d’eudémis, et dans une moindre mesure de cryptoblabes », rapporte Jacques Rousseau, expert viticole à l’Institut Coopératif du Vin.
Contrairement à ce qui est observé dans le bordelais, dans le Sud, « à chaque fois qu’il y a des vers, il y un développement d’aspergillus carbonarius, avec une poussière noire sur le raisin, et un risque de teneurs élevées en ochratoxines dans les vins. »
C’est le seul point de vigilance. Jacques Rousseau témoigne d’un très bon état sanitaire sur l’ensemble de la région, et dans les Côtes du Rhône. « L’oïdium a bien fait éclater quelques baies en août mais le phénomène est resté ponctuel. » Les vendanges sont désormais bien avancées. Les viticulteurs sont en train de rentrer les premiers cabernets et carignan.


La situation est plus mitigée dans le Val de Loire. « Nous voyons de l’oïdium sur des parcelles de chenin, sauvignon et, plus ponctuellement de chardonnay, essentiellement chez les viticulteurs qui n’ont pas traité en juillet de peur de griller les baies » affirme Florent Doublier, gérant du laboratoire Litov, dans le vignoble de Saumur. « A l’inverse, beaucoup de secteurs sont restés super sains. Que ce soit en termes de maturité, de charge ou d’état sanitaire, l’hétérogénéité est le maître mot du millésime. »