Je vous confirme avoir quitté la direction d’InVivo Wine ce lundi soir » pose Frédéric Noyère, qui dirigeait la filiale vins du groupe coopérative InVivo depuis septembre 2018, suite au départ déjà soudain de Bertrand Girard, l’ancien président du groupe languedocien Vinadeis (dont InVivo est investisseur minoritaire). Comme il y a deux ans, cette nouvelle vacance de direction tiendrait du conflit d’orientation stratégique entre la direction générale d’InVivo Wine et les décisionnaires du premier groupe coopératif français. La direction d’InVivo confirme le départ de son directeur de pôle vin pour divergences (on peut déjà noter son retrait pur et simple de la page de gouvernance du site du groupe, où il était présent jusque-là, voir photo ci-dessous).
Tenu par des clauses de confidentialité, Frédéric Noyère est également peu disert, mais explique qu’« il s’agit d’une séparation d’un commun accord avec la direction du groupe InVivo, qui fait suite à des divergences de fond sur la stratégie d’avenir à mener pour les activités vins et spiritueux ». Alors que des annonces sur la nouvelle stratégie d’InVivo Wine sont attendues courant juin, avec la finalisation d’un plan de rebond pour 2030, le vignoble français bruisse de rumeurs sur des projets d’acquisition et d’augmentation de prises de participation d’InVivo. Des éléments que refuse de commenter InVivo en l’état.
Lancé en juin 2015, InVivo Wine revendique actuellement 9 groupes coopératifs adhérents pour 3 600 vignerons et 25 000 hectares de vignes. Cette filiale continue surtout d’affirmer ses ambitions de développement, visant un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros en 2020 et d’un milliard d'euros en 2025. Pour atteindre ces objectifs, InVivo affiche un rythme soutenu de croissance externe avec en 2019 le rachat de Café de Paris à Pernod-Ricard et la distribution de château Maris, en 2017 le distributeur hollandais Baarsma, en 2015 le négoce bordelais Crodier-Mestrezat et le négociant languedocien Vignobles du Soleil…
Ces acquisitions doivent se poursuivre alors qu’InVivo bénéficie d’importants fonds à investir depuis la cession, en juillet 2018, de sa filiale de nutrition animale, Neovia, au groupe américain Archer Daniels Midland Company (vente de 67,5 % d’actions pour 1,5 milliard d’euros).
Entre décembre 2019, à gauche, et mai 2020, à droite, un départ a été discrètement acté au sein de l'organigramme d'InVivo.