La beauté de l’assurance paramétrique, c’est de pouvoir proposer des solutions sur-mesure ayant la capacité de s’adapter à la demande du vignoble (capital assuré, franchise, seuils…) » pose Florian Dupuy, le directeur général de la société de courtage en assurances Bioline Insurance (filiale du groupe coopératif InVivo). Ayant noté les retraits de certains assureurs dans le vignoble de Cognac après la succession d’aléas climatiques, Bioline Insurance conclut sa phase de tests d’une assurance paramétrique auprès du groupe charentais Océalia. Devant être mis en marché auprès des caves coopératives, ce contrat est en actuellement suspendu à la finalisation du développement technique de ses volets gel, grêle et sécheresse.
Tout l’enjeu pour l’assurance paramétrique se résume à définir le paramètre faisant foi pour déclencher la garantie. Pour les gelées, il s’agit ainsi de données météo à proximité des parcelles assurées, ce qui demande un maillage actuellement peu développé : « soit il faut trouver des zones où les équipements sont présents, soit il faut qu’il y ait un intérêt agronomique à installer des stations » observe Florian Dupuy, qui note que les capteurs doivent être précis, connectés, correctement installés, bien entretenus… Pour la garantie en cas de sécheresse, le contrat d’assurance paramétrique repose sur l’imagerie satellite (suivi de l’indice de végétation, NDVI). Pour la grêle, des modèles d’impact des orages selon les phases de végétation en phase de test.


Devant être finalisées pour un lancement commercial en 2021, ces différents produits assurantiels promettent de « générer une indemnisation quasi-immédiate par rapport à un délai classique d’expertises. Le déclenchement de la garantie n’est plus dépendant de l’expertise, mais de la variation d’un indice. On n’est plus dans la gestion d’un sinistre » souligne Florian Dupuy. S’il est difficile pour Bioline Insurance de donner des prix moyens à l’hectare, « l’assurance paramétrique peut avoir un coût plus intéressant que la multirisque climatique, mais la comparaison reste difficile : car tous les risques ne sont inclus dans la paramétrique, qui ne bénéficie pas de subventions européennes et peut avoir une franchise différente… » esquisse Florian Dupuy.
N’ayant pas signé de contrats dans le vignoble (des stations météo sont cependant installées par Ocealia), la filiale d’InVivo couvre actuellement 18 coopératives représentant 100 000 hectares en grandes cultures.