ors d’une visioconférence ce 4 mai avec la Fédération Espagnole du Vin (FEV), le ministre de l’Agriculture, Luis Planas, indique avoir bien pris note des « effets de la crise du covid-19 sur cette filière dont les conclusions seront d’une grande utilisé pour les travaux du ministère », comme l’indique un communiqué. Préparant un décret royal pour appliquer au niveau national le paquet de mesures réglementaires actées par la Commission Européenne, le ministère espagnol de l’Agriculture se voit demander par son vignoble de soutenir financièrement la distillation de crise et le stockage privé. Autant de mécanismes « dont l’application en Espagne est absolument nécessaire » souligne un communiqué de la FEV*.
Au-delà de cette demande de soutien financier direct, partagé avec la filière française, le vignoble espagnol souligne « la nécessité d'une ouverture rapide et logique de la chaîne Cafés, Hôtels et Restaurants (CHR), qui s’appuie sur le consensus des secteurs concernés. Avec évidemment toutes les conditions nécessaires à la santé et à la sécurité, en plus de mettre en place une série de mesures de soutien nécessaire à la réactivation de ce canal. » Dans cette optique, la FEV indique signer les mesures proposées par la Fédération Espagnole des Industries de l’Alimentation et des Boissons (FIAB), les Hôteliers d’Espagne et l’Association Espagnole de Codification Commerciale (AECOC). Ce plan d’actions s’appuyant sur une campagne de communication sur la sécurité assurée aux consommateurs dans le réseau CHR.


Durant son entretien, la FEV a également souligné la nécessité d’un volet « spécifique à l’œnotourisme, car pour de nombreuses caves c'est une source de revenus notable, ainsi qu'une opportunité de vendre directement leurs vins et de valoriser leur image. Pour cette raison, il est nécessaire de relancer cette activité de toute urgence, avec les conditions de sécurité appropriées pour les visiteurs, pour relancer le tourisme l'été prochain. »
Et à défaut de pouvoir miser sur une foule de visiteurs, le vignoble demande au ministre de l’Agriculture une campagne de communication « sur les principales destinations d'exportation de vin pour rappeler au touriste international qu'il peut continuer à consommer nos produits dans son pays, en attendant que les restrictions imposées aux voyages et au tourisme soient levées ».
Pour appuyer ses demandes, la FEV rapporte les résultats d’un sondage interne : le chiffre d’affaires des bodegas espagnoles a chuté de 35 % sur les quatre premiers mois de 2020. Il n’y a que 4 % des entreprises interrogées qui se disent « peu touchées » par les effets de l’épidémie de coronavirus. Les opérateurs les plus affectés sont généralement de petite taille, ayant des réseaux de commercialisation peu diversifiés et dépendant notamment des ventes à la propriété ou en cavistes et CHR. Comme en France, les ventes de vin en ligne et en grande distribution ont augmenté sensiblement, mais pas suffisament pour compenser les baisses note José Luis Benítez, le directeur général de la FEV.
Les prochaines mesures du ministère espagnol montreront si le message a bien été reçu.
* : La FEV demande également à ce que la mesure de vendange en vert puisse être partielle et s’appliquer à une réduction des rendements 2020 en zone AOP.