n grande distribution, il y a nettement un avant et un après confinement pour les ventes de boissons alcoolisées. Boostés de 12 % en valeur par des achats d’anticipation les douze jours précédant le mardi 17 mars, les ventes d’alcool sont en recul de 16 % sur les douze premiers jours de confinement rapportent les panels Nielsen. « Entraînant des achats jamais vus en grande distribution » et « des effets de stockage considérables au sein des rayons épicerie ou entretien », le confinement de la population française ne profite pas aux vins et spiritueux soulignent les experts de Nielsen. Au contraire, « depuis le 17 mars, le rayon alcools des magasins est mis de côté par les consommateurs, malgré la fermeture des établissements hors-domicile. Le recul des ventes est même deux fois supérieur à sa tendance annuelle… » rapporte le dernier bilan de Nielsen.
Se focalisant sur les achats de première nécessité et piochant dans leurs réserves à domicile, les consommateurs se détournent des achats de vins en supermarchés (-31 % sur la première semaine d’avril), même si le boom du retrait des achats par le drive cause une explosion des ventes de vin par ce réseau (+158 % ce début avril). Globalement, les ventes de vins tranquilles chutent de 2 % du 13 au 29 mars (soit depuis la première allocution présidentielle, du 12 mars). Très touchés en ces temps bien peu festifs, les vins effervescents encaissent une baisse de 29 % et les champagnes -53 %. A l’opposé, les vins rosés résistent avec une hausse de 3 % des ventes, « grâce à la météo particulièrement ensoleillée qui a accompagné les premières semaines de confinement » pondère Nielsen.


S’inscrivant dans la durée du confinement à domicile, et sa logique de stockage, les grands formats sont plébiscités en grande distribution. Du 16 au 29 mars, les ventes de cubis de vin ont bondi de 43 % sur tout le réseau. Les fûts de bière attirent également les achats, avec une hausse de 16 % des ventes sur la période. « L’analyse des tendances de ventes au département a démontré l’exode des Français dans certaines régions du littoral de la Manche et de l’Atlantique. Un phénomène qui se voit appuyer par le boom des ventes sur les cubis de vins ou les fûts de bières » estime Nielsen.
Alors que la durée du confinement et les modalités déconfinement restent des inconnues de taille, ces premières tendances pourraient évoluer dans les prochaines semaines. « Sur la durée, on verra sans doute rebondir ces catégories alcools avec une volonté d'agrémenter son quotidien, qui peut sembler morose et répétitif » souligne Mathieu André-Febrero, le directeur on-trade de Nielsen