Surtaxes américaines
Les vins français ne se satisfont pas de la seule suspension de la taxation numérique

Demandant 300 millions € de compensations aux mesures de rétorsion des Etats-Unis suite aux subventions Airbus, les vignerons et négociants de France s’inquiètent des conséquences d’un conflit qui continue de les toucher.
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Alors que s’éloignent, momentanément, les risques de représailles américaines liées à la taxation des activités numériques (dite taxe GAFA), la filière des vins français est loin d’être soulagée. D’autre risques pèsent fortement sur ses exportations vers les Etats-Unis : les sanctions américaines passées et futures dans le cadre des subventions européennes à l’avionneur Airbus. Alors que la compétitivité française et ses parts de marché pâtissent fortement de la surtaxe de 25 % mise en place le 18 octobre 2019 (sur les vins tranquilles embouteillés), de nouvelles hausses des droits de douane de 100 % pourraient rapidement intervenir sur tous les types de vin (en vrac, effervescents…).
Dans ce contexte tendu, l’ensemble de la filière alerte les élus locaux et nationaux pour que le gouvernement français s’implique diplomatiquement et politiquement. Ce 22 janvier, à l’occasion d’une audition parlementaire du groupe d’études vigne et vin de l’Assemblée Nationale, la Confédération Nationale des producteurs de vins et eaux-de-vie de vins à AOC (CNAOC) et la Fédération des Exportateurs de Vins et Spiritueux (FEVS) ont ainsi sensibilisé les députés aux conséquences concrètes de ces surtaxes pour tous les maillons de la production et de la commercialisation.
Premier pôle de consommation de vin au monde, « ce marché est irremplaçable pour notre filière, il a un impact majeur dans le résultat des entreprises exportatrices » martèle aux parlementaires Louis-Fabrice Latour, le vice-Président de la FEVS, d’après un communiqué. Le négociant bourguignon soulignant qu’entre les commandes annulées et la répercussion des taxes sur les prix de vente, les conséquences se font déjà sentir dans la filière.
« Dans ce conflit dont nous sommes les victimes collatérales, les pouvoirs publics doivent apporter rapidement un soutien économique aux entreprises » pose Bernard Farges, le président de la CNAOC. Le viticulteur bordelais relance la demande au gouvernement d’un fond de compensation immédiat de 300 millions d’euros. Une demande d’aide qui n’a pas trouvé d’écho favorable jusqu’à présent (cliquer ici pour en savoir plus).