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Le flux de sève est bien un enjeu de taille pour l’esca
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Le flux de sève est bien un enjeu de taille pour l’esca

Nouvel argument pour les tailles peu mutilantes : une thèse sur les maladies du bois fait du dérèglement vasculaire le chaînon manquant entre les nécroses fongiques et l’expression des symptômes foliaires.
Par Alexandre Abellan Le 19 décembre 2019
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our réduire la pression de l’esca au vignoble, « on parle depuis des années de respecter les flux de sève. Mais il n’y avait pas de publication scientifique pour le démontrer. Jusqu’à cette thèse » indique le chercheur Patrice Rey, directeur de la thèse soutenue par Loris Ouadi ce 17 décembre à Bordeaux Science Agro. Jeune agronome, Loris Ouadi peut avancer, après trois années de recherche dans le vignoble aquitain, que « la zone d’interaction entre les nécroses et les symptômes externes semble se trouver dans les vaisseaux. Il faut un mode de taille préservant l’intégrité vasculaire pour améliorer la longévité des ceps. »

Récemment publiées, ses résultats se basent notamment sur des expérimentations avec des capteurs de flux de sève (mesure de différence thermique du bois) sur des ceps de cabernet sauvignon de parcelles du château Luchey-Halde (Pessac-Léognan). En 2017-2018, six pieds de vignes ont été sélectionnés pour leur absence de maladie du bois sur les dix dernières années et six autres ceps ont été suivis pour avoir présenté en 2016 des symptômes. Jusqu’à un mois avant l’apparition des symptômes foliaires, « on s’aperçoit que les flux de sève, et la transpiration, sont moindre pour les vignes allant exprimer la maladie par rapport à celles indemnes » rapporte Loris Ouadi, qui a pu mesurer selon les conditions climatiques une baisse de 40 % des flux transpiration pour les plants infectés.

Maladie vasculaire

A l’inverse, le suivi physiologique des feuilles (conductance stomatique, activité phénolique, activité de la chlorophylle, expressions de gènes de défense…) ne constitue pas un indicateur précoce des symptômes visibles de l’esca. « Notre hypothèse est que l’esca est une maladie vasculaire. La contamination se fait par les plaies de taille » esquisse Loris Ouadi, qui laisse supposer que les réserves d’inoculum formées dans le bois* perturbent les flux de sève, causant des symptômes chroniques, voire apoplectiques.

A suivre

S’inscrivant dans la chaire industrielle « Grape Trunk Disease free » (GTD Free), cette thèse permet de confirmer des intuitions vigneronnes, mais laisse encore des pistes de recherche à explorer. « Il faut affiner la connaissance de l’impact de l’esca sur les flux de sève pour le xylème et le phloème, ainsi que l’impact sur la mise en réserve nutriments carbonés. Les hormones pourraient également être des indicateurs » pointe l’enseignante Laurence Geny-Denis (ISVV).

Dans la continuité de ces premiers résultats, des expérimentations ont été lancées sur des parcelles d’ugni blanc à Cognac, afin de comparer les effets des tailles douces et conventionnelles sur des vignes. En attendant, les premiers résultats de Loris Ouadi « sont utiles pour montrer aux viticulteurs l’importance du respect des flux de sève et la nécessité d’acquérir des réflexions de taille différente » souligne Sandrine Weingartner, la responsable recherche des cognacs Hennessy (qui ont lancé la plateforme GTD Free en 2015).

Traiter les pieds touchés

En termes d’application, les coûts élevés des capteurs de flux de sève vont limiter la diffusion de cette technique de dépistage précoce des ceps touchés par l’esca (le cas des pieds n’exprimant pas une année des symptômes n’a pu être étudié significativement). Pour le viticulteur, « savoir avant l’apparition des symptômes d’esca quels pieds sont touchés ne permet pas de faire grand-chose. A part un curetage. A moins que la recherche sache traiter les pieds touchés dans les prochaines années… On peut l’espérer » conclut Patrice Rey.

 

* : Au terme des deux années d’essai, les ceps ont été déracinés et disséqués pour quantifier les nécroses présentes. Les cep sains sont très peu touchés (moins de 30 % de surfaces nécrotiques), alors que les ceps symptomatiques sont très contaminés, notamment avec la présence récurrente d’amadou (15 à 50 % des surfaces nécrosées).

 

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