’IRM ou la tomographie à rayons X, deux techniques d’imagerie médicale pourraient-elles permettre de mieux comprendre les maladies du bois et de lutter contre ? C’est ce qu’espèrent les chercheurs. Ceux-ci ont donc mis en place le programme Vitimage qui est financé par le plan national de dépérissement du vignoble. « L’objectif est de tester différentes techniques d’imagerie non destructive pour voir si l’on peut développer des outils qui permettraient d’étudier les maladies du bois et de détecter leur présence au vignoble dans les ceps, avant que ceux-ci expriment des symptômes foliaires. L’idéal étant d’arriver in fine à un outil de mesure portable », détaille Cédric Moisy, chercheur à l’IFV de Montpellier qui coordonne le projet. Les travaux ont démarré cette année et dureront trois ans.
La tomographie à rayons X permet d’appréhender les différences de densité des tissus à l’intérieur du bois. L’IRM permet de mesurer la quantité de l’eau et son état dans les tissus. « Ce sont deux données complémentaires qui renseignent sur l’impact du développement des champignons », explique Cédric Moisy. Dans un premier temps, les chercheurs ont éprouvé les deux techniques sur des ceps prélevés en Champagne dans une parcelle de chardonnay appartenant au domaine expérimental du comité Champagne et dans laquelle les techniciens notent depuis 10 ans l’apparition des symptômes foliaires des maladies du bois. « Les outils sont prometteurs. Avec l’IRM et la tomographie à rayons X, on voit très bien les zones de nécrose et le cheminement des champignons », rapporte Cédric Moisy. Par la suite, les chercheurs vont donc comparer les ceps présentant des profils d’expression de symptômes foliaires différents. « On notera pour chacun d’eux la présence ou non de nécroses, leur type, leur positionnement, leur proportion dans la plante… ».
Dans un deuxième temps, les chercheurs ont, en conditions contrôlées, inoculé des boutures de vigne avec des champignons. Puis grâce aux outils d’imagerie ils vont suivre durant 20 semaines la dynamique de propagation des champignons et leur impact sur les tissus. « On commence tout juste le suivi. Pour le moment, nous n’avons pas encore tous les résultats », précise Cédric Moisy.
Par la suite, les chercheurs utiliseront l’imagerie pour faire des comparaisons entre les cépages sensibles et ceux plus tolérants. Ils s’en serviront également pour tenter d’évaluer l’efficacité de différents produits de lutte. Les applications sont nombreuses.