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Plan dépérissement
La recherche fait un point d’étape à Montpellier

Le Plan national Dépérissement du vignoble a déjà deux ans. Que s’est-il passé sur la scène de la recherche et du développement viticole depuis le lancement d’un plan innovant tant sur sa forme que sur son contenu ?
Par Marion Sepeau Ivaldi Le 05 avril 2018
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La recherche fait un point d’étape à Montpellier
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e 4 avril, environ 200 professionnels de la filière avaient bravé les grèves pour se rendre à Montpellier SupAgro, assister à une matinée destinée à dresser un état des lieux de l’avancement du Plan national de Dépérissement du vignoble. Faut-il rappeler que le dépérissement est responsable d’une perte de rendement annuelle estimée à 4.6 hl/ha pour le vignoble français ? Pour faire face à cette perte de compétitivité, le Plan Dépérissement s’est donné une large ambition : explorer tous azimuts les causes de la mortalité de la vigne et le faire dans un esprit collaboratif. Et c’est un des aspects qu’aura montré la matinée montpelliéraine : la recherche s’est décloisonnée et met au cœur de sa réflexion le vigneron, qui peut interagir avec les chercheurs pour leur transmettre ses observations et ses expérimentations propres. Ceci grâce au site dédié au Plan Dépérissement.

Mettre le vigneron au cœur de la lutte, c’est notamment lui proposer un dispositif de formation adapté. Car, d’ores et déjà, par certains gestes techniques, il possible de repousser le dépérissement. C’est tout l’objectif du vaste plan de formation mis en œuvre (pour le consulter c’est par ici). L’offre s’adresse tant aux ouvriers, qu’aux chefs d'exploitations ou aux conseillers viticoles. Elle vise notamment à intégrer les derniers résultats de recherche afin d’assurer le transfert des savoirs. C’est le cas, par exemple, de celles dispensées par l’ISVV qui vient, entre-autre, de lancer un dispositif d’e-learning à destination des conseillers viticoles.
Un mouvement général de formation
L’amélioration des compétences passe également par la certification des acteurs. En Champagne, via la Corporation des vignerons de champagne, les ouvriers sont formés à maîtriser une taille adaptée à lutte contre les dépérissements. « L’initiative pourrait être déclinée dans toute la France » suggère Jean-Pierre Parisot, directeur de la Corporation des vignerons de champagne. Cette ambition est, justement, sur le point d’être mise en œuvre. Le Fafsea développe un bloc de compétences sur le dépérissement qui s’insère dans les deux formations existantes, celle d’ouvrier spécialisé de l’exploitation viticole et ouvrier qualifié de l’exploitation viticole.
Autre point clé de la lutte contre le dépérissement : le matériel végétal. Centré sur la production de plants de vigne, le projet Défigreff va se déployer en poursuivant deux objectifs. D’une part, sécuriser la pré-multiplication, en mettant le plus possible les vignes à l’abri des aléas sanitaires et climatiques (notamment en conduite hors-sol ou dans des serres sans insectes). D’autre part, l’implantation de vignes-mères de multiplication hors zone AOC va être testée : ce premier îlot cultural pourra bénéficier de techniques non autorisées en AOC, comme l’irrigation ou la protection par des filets anti-grêle. Ce projet est complété par le projet Origine destiné à améliorer le taux de réussite au greffage et de reprise à la plantation. Il intègre de nombreux facteurs de stress (climat, conservation, blessures…) pour mieux comprendre comment ils perturbent le processus de production de plants. L’objectif final est de sécuriser la production de plant avec l’ambition d’une qualité toujours plus exigente.

La pépinière française affirme sa qualité
Ces recherches sont complétées par le lancement d’une marque collective des bois et plants de vigne français. David Amblevert, président de la Fédération française de la pépinière viticole, en a expliqué les principes de cette marque qui doit valoriser notamment l’engagement sanitaire des pépiniéristes français et leur process de fabrication. Ceux-ci sont, en effet, uniques en Europe. « Nous sommes le seul vignoble européen à prospecter 100 % des vignes mère pour détecter la flavescence dorée » a-t-il martelé. Cette marque, dont la gouvernance est en partage entre la pépinière et la production viticole, sera apposée pour la première fois sur les plants en pot en mai 2019 et sur les greffés soudés fin 2019. Et David Amblevert d’appeler à une mobilisation pour que la marque soit un succès : « c’est à vous tous de créer l’effervescence autour de cette marque. C’est vous, en demandant des plants sous marque qui permettrait son succès ».

Passage à l’IRM pour les plants

En parallèle, les laboratoires de recherche sont sur le pied de guerre. Grâce à son budget conséquent, le Plan Dépérissement a permis à la filière d’utiliser des technologies de recherche de pointe. Celle de l’IRM fonctionnelle par exemple permet d’explorer précisément la progression du pathogène à l'intérieur du pied de vigne. Elle pourrait, à terme, permettre de développer des outils de détection des maladies du bois au vignoble, mais également être utilisée pour évaluer les produits de biocontrôle au vignoble. 
Autre technologie de pointe : le synchrotron à rayon X de Paris. L’Inra a en effet utilisé cette technologie pour mieux comprendre le phénomène d’embolie de la vigne, c’est-à-dire la formation d’une bulle dans un vaisseau de xylème, le rendant non-fonctionnel et impropre au transport de l’eau. Ces recherches ont notamment conclu qu’il n’y a pas de différence de résistances à l'embolie entre les cépages.
Au total, 9 projets de recherches ont été financés en 2017 dans le cadre du premier appel à projet du Plan de Dépérissement. De nouveaux projets seront sélectionnés en 2018. Mais déjà certains pensent à l’après-plan. Jean-Marie Barrillère, président du CNIV, rêve de réussir à construire un programme de recherche européen. Tandis que Xavier de Volontat, président du CIVL, pense qu’il sera nécessaire de faire une place aux spécificités régionales…. A la filière de réussir à résoudre (à nouveau) la quadrature du cercle…


 

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Tous les commentaires (1)
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Blanchard Pierre Le 28 avril 2018 à 07:16:20
article intéressant, vu la gravité du problème. plus de 10.5 % de mortalité sur une parcelle neuve , plantée en 2009 qui comprend : un conservatoire de cépages blancs du Riesling du Petit Manseng du Camaralet . Camaralet et Petit Manseng sont plantés sur 101-14, le Riesling sur 3309. j'ai de nombreuses photographies de souches faites ces jours-ci . si vous le souhaitez je peux vous les envoyer. avec B.Dubosc de l'INRA (Brdx), nous avions déjà travailler ces dépérissements , mais pas de solutions définitives .. je suggère une études sur les bois des parcelles à greffons et des porte-greffes utilisés. ma parcelle n'avait plus portée de vignes depuis le phylloxera... salutations Pierre Blanchard
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