illésime bio, qui a fermé ses portes ce 30 janvier, a accueilli 6200 visiteurs sur les trois jours, une fréquentation en hausse de 10 % par rapport à la précédente édition. Les Français sont venus cette année plus nombreux, puisqu’ils représentent 78 % des visiteurs contre 75 % l’an dernier. « Cette progression illustre bien le dynamisme du marché du bio qui est particulièrement porteur en France », analyse Patrick Guiraud, président de Sudvinbio.
Côté exposants, le bilan semble plutôt positif, même si certains ont le sentiment d’une certaine dilution du fait de l’accroissement du salon qui a ouvert cette année un hall supplémentaire et accueilli 130 vignerons de plus. Etienne et Martine Sipp du Domaine Louis Sipp à Ribeauvillé en Alsace sont des habitués de Millésime bio, auquel ils participent depuis 10 ans. «Cette année, nous avons eu peu de nouveaux contacts. Ce sont essentiellement nos clients qui sont venus. Certains sont venus les trois jours avec tout leur staff, c’est un salon très professionnel. Mais nous restons sur notre faim pour les nouveaux contacts. Il semblerait que les salons off attirent des visiteurs qui n’ont plus le temps de venir sur Millésime bio ».
Philippe Bunan du Domaine Bunan à Bandol observe lui aussi un léger fléchissement dans la fréquentation de son stand. «Nous avons vu beaucoup de cavistes, quelques gros acheteurs, mais peu d’importateurs et beaucoup moins de grossistes régionaux. Peut-être que la concentration sur une courte période d’événements comme Wine in Paris et Prowein et la concomitance avec le Sirha à Lyon nous privent de certains visiteurs notamment les sommeliers et restaurateurs », confie-t-il. A la cave de Tain l’Hermitage, l’équipe commerciale a le sourire et ne partage pas le même vécu. « Nous avons fait un très bon salon. Nous avons vu beaucoup d’acheteurs de GD. C’est surprenant car ils ont pris le temps de se poser pour déguster. L’ambiance sur Millésime bio est beaucoup plus cool qu’à Prowein où les gens sont stressés. Nous avons rencontré beaucoup de nos clients étrangers et noué de bons contacts avec des importateurs chinois et japonais. Mais nous n’avons vu personne de la GD anglaise », témoigne David Quilin, ambassadeur de la marque.


L’organisation du salon est unanimement appréciée tant par les exposants que par les visiteurs. Le principe de la table blanche identique pour tous les exposants et le placement aléatoire des exposants, sans regroupement par région, séduit toujours. « Tous les stands sont très visibles. Il n’y a pas de décor qui nous sépare les uns des autres et chaque année nous avons des voisins différents. Et puis c’est du vin qu’on vend, pas des hôtesses », s’exclame Olivier, commercial au domaine Mourgues du Grès dans le Gard. « C’est un très bon principe. Tout le monde est sur un pied d’égalité. C’est ce qui est dans la bouteille qui compte », ajoute Pierre Trieau, responsable catégorie cave chez Biocoop. La chaine de magasins bio l’a envoyé ainsi que quatre binômes pour préparer la sélection pour la fête des vins d’automne. « A partir du fichier Excell des exposants, je prépare une feuille de route des vins qui nous intéresse par région et par catégorie. Pendant deux jours, les équipes dégustent tous ces vins et font leur sélection. C’est très efficace ! », apprécie-t-il.
Venus pour la première fois cette année, en complément de l’offre de restauration sur le salon, les food trucks, ont été unanimement appréciés par les exposants. « C’est une très bonne idée. L’offre est très variée, qualitative et bio bien sûr. C’est une très bonne alternative aux buffets dont la qualité s’est dégradée ces dernières années », estime Philippe Bunan. Pris d’assaut, ces food-trucks ont d’ailleurs été victimes de leur succès. « Pour éviter les files d’attente et avoir le plus grand choix, il fallait déjeuner de bonne heure. Peut-être faudrait-il en prévoir un ou deux de plus l’année prochaine », suggère Anne Collard du Domaine Mourgues du Grès. En revanche, le faible taux de restaurants ouverts le lundi soir à Montpelier pointé du doigt. « C’est quand même dommage que les restaurants soient fermés le premier soir du salon. Millésime bio amène une clientèle festive, qui apprécie la bonne chère et les bons vins. Peut-être faudrait-il leur faire un courrier pour les sensibiliser », souffle David Quilin de la cave de Tain.
Seul point noir du salon : les embouteillages pour sortir des parkings en fin de journée. Les sorties ne sont pas suffisantes pour absorber le flux de voitures. Un problème récurrent qui n’empêchera pas les vignerons de revenir l’an prochain. La prochaine édition de Millésime bio aura lieu au du 27 au 29 janvier 2020, toujours au parc des Expositions de Montpellier.