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Un blockhaus allemand transformé en chai urbain
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Bordeaux
Un blockhaus allemand transformé en chai urbain

Après New York ou Hong Kong, Bordeaux est gagné par la mode de la vinification urbaine : un blockhaus de béton construit par les Allemands pendant la dernière guerre abrite « les chais du port de la Lune », où s'assemblent et murissent des crus composés de raisins de toute la France.
Par AFP Le 23 janvier 2019
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on loin de la Garonne, juste au nord de la Cité du Vin, deux pionniers « cassent les codes » dans le Saint des saints. Laurent Bordes, 33 ans, et son associée Annica Landais-Haapa, 35 ans, respectivement oenologue et juriste du vin, font équipe depuis leur rencontre en 2013 sur les vignes de Château Latour, premier grand cru de Médoc classé en 1855. Laurent, est du Sud-Ouest, Annica de Finlande. Tous deux se présentent comme des « oeno-artisans », « nouveaux chasseurs-cueilleurs urbains à la recherche du bon grain », qui veulent « bousculer en douceur » une tradition séculaire de vinification, sur un vignoble très conservateur. « L'idée n'est pas de concurrencer les grands Bordeaux de garde », mais de fabriquer « des vins fruités, gouleyants, haut-de-gamme, à consommer tout de suite, qui marchent bien dans d'autres régions et que l'on aimerait voir un peu plus à Bordeaux » explique l'oenologue. « On veut juste apporter quelques bulles d'air et un peu de fraîcheur » renchérit Annica.

La vinification urbaine répond, selon Laurent Bordes, à de nouveaux modes de consommation : « le citadin veut de la production locale, et voir comment tout est fait ».« Dans la bière, ajoute-t-il, il y a une énorme émulsion de micro-brasseries, dans des garages et autres, alors pourquoi pas dans le vin? » Fort de ses expériences à Dominus Estate dans la Napa Valley en Californie, ou à Pomerol, l'oenologue se lance en 2014 dans la vinification urbaine « assez osée à Bordeaux, au milieu de ses 8 000 châteaux ».Il teste le concept, d'abord dans son appartement transformé en laboratoire, avec pour seuls équipements une cuve en inox, et une barrique d'occasion pour vinifier 800 kilos de raisins qu'il a transportés lui-même. L'apprenti oenologue fait goûter son premier nectar artisanal à des « amis de la filière ». Encouragé par leurs promesses d'achat, il se jette à l'eau, « mais pas seul, trop de risques», et convainc Annica sur le principe d'un « partenariat à 50/50 » pour créer les Chais du Port de la Lune.

Beaujolais, Bergerac, Corbières, Madiran...

Les deux associés retroussent leurs manches et retapent une partie des 160 mètres carrés de béton armé transformés en chai urbain, qui abritaient naguère un dortoir de soldats allemands et ont été mis à disposition par un bailleur social, au coeur d'un quartier ouvrier réhabilité.La société s'appuie sur un réseau « de vignerons exclusivement bio », du Madiran, du Beaujolais, des Corbières ou de Dordogne, et sur des « techniques personnelles », gardées jalousement, tant « la concurrence peut être rude dans cette fourmilière de production » explique l'oenologue. A fortiori quand la vinification urbaine, importée des Etats-Unis « devient de plus en plus tendance en Europe » renchérit Annica.

Pour le millésime 2018, les Chais du Port de la Lune produiront 9 000 bouteilles (à 15 euros), et trois cuvées: un blanc (un assemblage de viognier issus du Madiran et du Beaujolais), un rouge léger (alliant gamay du Beaujolais et syrah des Corbières) et un rouge plus charnu à partir de grappes de syrah des Corbières, merlot de Bergerac et tannât de Madiran. La marque de fabrique: ne jamais vinifier en grande quantité et créer de nouvelles cuvées chaque année avec des cépages et des assemblages qui changent, pour « titiller la curiosité du consommateur », et « fidéliser une clientèle qui n'a pas forcément envie de visiter les châteaux » précise l'oenologue.

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