ors de l’élevage des vins, ce détecteur par sonde laser « ne pourra pas se substituer à des analyses en laboratoire [pour détecter Brettanomyces]. Mais on peut imaginer un outil simple, utilisable sur site, s’immergeant dans les barriques pour suivre les lots et alerter sur des niveaux de risque microbiologique » explique David Jacob, le directeur technique de la société bordelaise Cordouan Technologies, spécialisée dans la caractérisation des nanomatériaux.
Soutenu à hauteur de 127 000 € par les subventions de FranceAgriMer (pour un budget de 324 000 €), son projet est de concevoir, et valider par l’expérience, un outil différenciant les levures d’altération Brettanomyces bruxellensis des autres micro-organismes du vin. Cette sonde laser doit reposer sur la technologie de Diffusion Dynamique de la Lumière (DLS, ou Dynamic Light Scattering), qui détecte la signature de la taille des particules en suspension dans la solution. Un algorithme indiquant ensuite les niveaux de présence de chaque particule. Et permettant d’intervenir en amont des déviations organoleptiques.


« Ce n’est pas tant la technologie que l’interprétation des données qui va être complexe sur ce projet. Fixer des seuils d’alerte va demander du temps » estime David Jacob. Cette expertise œnologique va être amenée par la cellule de transfert bordelaise Microflora, de l’Institut des Sciences de la Vigne et du Vin (ISVV). Courdouan Technologies doit désormais construire un prototype de cette sonde.
Ce projet est né d’une rencontre en 2015 entre les technologies du pôle de compétitivité Route du Laser et les problématiques des membres du cluster Innovin. « Lors des échanges, il est apparu que le suivi et la caractérisation des micro-organismes des vins en phase d’élevage n’étaient pas pleinement résolus » rapporte David Jacob, qui espère bien changer la donne avant la fin du projet, en mars 2019.