hose promise, chose due. Obtenue au terme de la manifestation coup de poing du 23 mai (avant les législatives), la promesse de rendez-vous entre les représentants du vignoble languedocien et le cabinet du ministre de l’Agriculture sera tenue ce 31 juillet. À 17 heures précises. Comptant parmi les acteurs des actions coups de poing contre les importations de vins espagnols, le président du syndicat des vignerons de l’Aude, Frédéric Rouanet peaufine le dossier qu’il présentera lundi à Sophie Delaporte, la nouvelle directrice du cabinet de Stéphane Travert.
« Il faut de la régulation » résume le vigneron du Midi, qui se dit prêt à accepter la libre-circulation des biens en général, et du vrac espagnol en particulier. Du moins « à condition que cela se fasse avec la même réglementation. À condition qu’il y ait une convergence des coûts sociaux et fiscaux. Et à condition que des moyens de régulation soient mis en place en cas de surproduction » énumère le syndicaliste. Saluant le symbole du comité mixte réunissant les vignobles espagnols et français ce 25 juillet à Paris, Frédéric Rouanet exige des signes forts. « Sinon après les vendanges nous manifesterons à nouveau. Dans le Languedoc il y a plus d’un million d’hectolitres qui nous restent sur les bras. Nous n’accepterons pas qu’il y ait une spéculation à la baisse » alerte la figure de la contestation audoise.


« Les éléments sont plus propices. Il y aura des situations de stocks à accompagner, mais il ne faut pas se faire peur » pondère Jérôme Despey, le président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer, qui participait déjà au comité mixte franco-espagnol et sera de nouveau rue de Varenne lundi prochain, dans la délégation languedocienne. À entendre le viticulteur héraultais, les astres sont en train de s’orienter vers un assainissement du marché languedocien. Le gel n’y est pas étranger, une petite récolte étant annoncée en 2017 dans le Languedoc-Roussillon (11,6 millions hl, -6 % par rapport à 2016), mais également en France (37,6 millions hl, -17 %), en Espagne et Italie (avec respectivement -10 et -5 millions hl selon des estimations).
Les stocks deviendraient ainsi un atout d’approvisionnement souligne Jérôme Despey, qui cumule cette conjoncture avec une réduction des importations françaises de vins espagnols. Ces dernières « devraient passer en dessous des 7 millions hl en 2017 » avance-t-il (après le record de 7,5 millions hl en 2016). En parallèle, les travaux avec la grande distribution avancent sur la mise en ordre des linéaires vins (une distinction nette entre vins français et étrangers étant attendue pour septembre), tandis que la contractualisation des vins auprès des négociations serait en bonne voie.
« Dans cette situation, je ne vois pas pourquoi il y aurait des tensions baissières sur les prix » conclut avec assurance Jérôme Despey, qui se dit d’avantage préoccupé par l’avenir des exploitations durement touchées par le gel ce printemps. Il a d’ailleurs demandé un rendez-vous cette fin août au ministre de l’Agriculture, pour que la filière viticole puisse faire un point complet sur la situation. Sachant que Stéphane Travert s'est engagé à visiter le vignoble bordelais dans l'été, rue de Varenne, l’été sera viticole ou ne sera pas !