a validation de ses engagements agroécologiques par le Conseil d’État ce début d’année n’y aura rien changé, le label Haute Valeur Environnementale (HVE) continue de péricliter. Si les 39 700 exploitations agricoles HVE au premier juin 2025 représentent une hausse de 8 % comparés aux 37 000 domaines du premier janvier 2025, c’est parce que le ministère de l’Agriculture n’avait pas communiqué sur la baisse de 7 % enregistrée par la certification gouvernementale ce début d’année par rapport aux 39 800 labélisés du premier juillet 2024.
Pesant pour 62 % des certifiés HVE, la viticulture recense désormais 24 600 domaines labellisés, soit +9 % par rapport au bas niveau de janvier 2025 (22 600), mais seulement +2 % par rapport au premier juillet 2024 (24 200). Il semble bien lointain le temps où HVE explosait tous les 6 mois les compteurs et les objectifs. Depuis janvier 2023, le nombre de certifiés reste sur un faux-plat, inférieur à 40 000 exploitations.
Un surplace qui s’explique d’abord par la mise en place d’un nouveau référentiel pour les 10 ans du label, qui a été décrié dans le vignoble, mais a donné lieu à une période transitoire (les exploitations labellisées sous la version 3 de 2016 ayant conservé la certification jusqu’au 31 décembre 2024). Cette phase stationnaire est également due l’absence de promotion de son label par le gouvernement (le seul investissement public étant un crédit d’impôt, alors que l’opposition médiatique bio/HVE faisait florès) et au manque de valorisation sur les marchés (HVE étant devenu une clé d’entrée sans plus-value établie pour la grande distribution).
Ce dernier point pouvant évoluer, la Commission Européenne venant de valider une première demande d’accord de durabilité pour les vins Pays d’Oc IGP (Indication Géographique Protégée), ce qui permettra dès le millésime 2025 la fixation de prix d’orientation pour le vin en vrac sous certification Agriculture Biologique (AB) ou Haute Valeur Environnementale (HVE) sur deux années (2025 et 2026). De quoi inciter à de nouvelles labellisations avant l'été, et compenser la perte du début d'année ? Initié par les réflexions des Vignerons Coopérateurs, le dossier est à l'étude pour l'appellation des Côtes-du-Rhône (tandis qu'il y a dissensus interprofessionnel à Bordeaux).
Sur fond de crises, du pouvoir d’achat pénalisant les labels en particulier et des vins pâtissant de la déconsommation en général, les vents semblent contraires pour les certifications environnementales. En témoigne le vignoble bio, connaissant sa première baisse de surfaces en 2024 (-6 724 hectares).