assion et patience auront conjugué leurs efforts. Il aura fallu 135 visites de domaines viticoles en France pour que Guillaume Séché s’arrête sur le château de Fosse Sèche, au Vaudelnay (à quelques kilomètres de Saumur). Ici, la notion de domaine ne s’arrête pas aux vignes. Sur les 45 hectares en propriété, seuls 16 sont plantés de vignes conduites en bio. Les autres sont couverts de prairies, de forêts, de zones humides… Tout le lieu est classé refuge LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) et a reçu le prix national Arbre d’avenir pour le maintien de la biodiversité.
« Dans ma famille, on a une passion profonde pour le vin. On cherchait un domaine. Le lieu, la relation humaine et les projets m’ont séduit », raconte Guillaume Séché, 43 ans, fils du fondateur du groupe éponyme mayennais. L’entreprise spécialiste du traitement des déchets affiche un chiffre d’affaires de plus d’un milliards d’euros avec 7 000 salariés.
Mais en théorie, les frères Pire, Guillaume et Adrien, patrons des lieux depuis 2012, n’avaient pas le projet de céder l’exploitation. Plusieurs fois, des investisseurs sont passés et sont repartis… Une personne connue des deux parties les a mis en relation, et c’est la Société d'aménagement foncier et d'établissement rural (SAFER) qui a accompagné la transaction.
Concrètement, la famille a acquis 80 % de l’entreprise. Et Guillaume Séché a décidé de s’adonner pleinement à son nouveau job de vigneron en quittant son poste de directeur du développement international au sein du groupe familial. Il s’est fondu dans l’équipe (10 personnes au total) depuis quelques mois pour apprendre le métier : vendanges, taille, mise en bouteilles, commerce…
De leurs côtés les frères Pire ont vu l’arrivée de ce nouvel associé comme un accélérateur de projets. « On a différents sujets qui vont pouvoir se concrétiser d’ici 5 ans. Seuls, il nous aurait fallu 20 ans », indique Guillaume. Ils programment notamment, une extension du chai, une salle de dégustation et la plantation d’une parcelle en agroforesterie de 4,5 ha dont les arbres ont été plantés en 2013. « Tout ce modèle mêlant vignes et biodiversité, je projette de le reproduire ailleurs, en particulier à l’étranger », confie Guillaume Séché.
Le château de Fosse Sèche produit quelque 500 hl de vins de France en moyenne, dont une bonne part est vendu en restauration étoilée (plus de 200 tables) et un tiers à l’export.