es AOC d’Anjou et de Saumur vinifiées en blanc sec à base de chenin (quelques 20 000 hectolitres chacune) mènent parallèlement un dossier de reconnaissance de cru. A l’image de ce qu’ont pu réaliser les voisins du Muscadet, les producteurs angevins sélectionnent leurs meilleurs secteurs pour y faire émerger un nom collectif. Il s’agit le plus souvent d’un lieu-dit. L’objectif poursuivi depuis de nombreuses années est assez simple (sur le papier…) : dans une appellation où cohabitent deux types de vins – un vin dit de printemps et un vin d’élevage – comment mieux identifier et valoriser le second ?
Si le terme de cru est volontiers usité par commodité, pour l’Institut National de l'Origine et de la Qualité (Inao), il s’agit de reconnaître des Dénominations Géographiques Complémentaires (DGC), c’est à dire un nom accolé à celui de l’AOC. Ce n’est que dans une prochaine étape, si la notoriété le permet, que la DGC pourrait être reconnue en cru et vivre avec son seul nom. Un dossier de longue haleine… Les deux appellations n’en sont pas là. Et n’en sont pas au même niveau.
Les producteurs d’Anjou ont déjà déposé à l’Inao une première salve de dossiers pour faire reconnaître quelques lieux-dits, ce qui a déclenché la création d’une commission d’enquête nommée, qui a fait un premier état des lieux fin mai. “On nous demande de déposer le maximum de dossiers en novembre”, indique Vincent Denis, le président de l’AOC. “Ces dossiers individuels doivent donner une vision globale de notre demande de DGC en Anjou Blanc”.
De leurs côtés, les producteurs de Saumur Blanc ont lancé leur maillage de territoire. “On a identifié six secteurs différents grace notamment aux cartes de l’Inra sur les terroirs”, signale Arnaud Lambert, vice-président de l’AOC, en charge de ce dossier. Les vignerons ont commencé à se regrouper par zone pour faire émerger un nom, mais aussi travailler l’historique de ce type de production. L’Inao ne crée pas, mais reconnait un existant. Sur ce sujet, le vigneron saumurois n’est pas inquiet : “On a une vraie histoire de production de vin blanc. Et de plus en plus de producteurs se lancent dans ce type de cuvée. D’autant qu’elles sont en chenin 100 % et que le cépage gagne en demande”.