’adaptant pour suivre le sens des changements climatiques (aléas croissants et chaotiques) et socioéconomiques (la déconsommation et l’évolution des moments de consommation), la filière vin ne doit pas louper la révolution technologique de l’Intelligence Artificielle (IA) pour la Confédération Nationale des AOC viticoles (CNAOC) réunie ce jeudi 17 avril en congrès à Royan (Charente-Maritime). « Nos appellations doivent s’adapter à l’évolution des technologies, que ce soit à la vigne, à la bouteille ou encore dans nos ODG (Organismes de Défense et Gestion) et fédérations » pose Jérôme Bauer, le président de la CNAOC, dans un communiqué. Le vigneron alsacien marquant l’ampleur des changements pouvant advenir : « l’IA dans le vignoble, c’est le passage du cheval au tracteur ».
Détache administrative
Si le développement de l’IA dans la filière vin est visible depuis des années pour les techniciens vitivinicoles (avec la mobilisation du big data viticole, le déploiement des robots, le perfectionnement des Outils d’Aide à la Décision, OAD, y compris pour les chais…) il commence tout juste à s’ancrer dans les pratiques du marketing (notamment digital pour piloter les réseaux sociaux, mais aussi pour créer de nouvelles marques et étiquettes) et doit s’attaquer à un sujet que toute la filière souhaiterait voir automatisé pour ne plus y penser : les tâches administratives. « Car 9 heures, c’est le temps passé moyen par semaine par les exploitants agricoles à leurs déclarations administratives » indique la CNAOC, faisant état d’un « fardeau administratif » toujours plus chronophage. Alors qu’il n’y aucune valeur ajoutée à en tirer, mais des risques de faire une erreur qui ne sera pas pardonnée par le moloch bureaucratique…
Pour ouvrir le champ des possibles, des étudiants de l’école bordelaise de commerce Kedge ont participé à un marathon de programmation, un hackathon, pour « montrer toutes les potentialités de l’IA sur le volet administratif et commercial (calendrier des obligations déclaratives automatisé ou génération d’une étiquette pour une nouvelle cuvée ».
Les appellations à fond pour l’innovation
Résolument tourné vers l’avenir, le congrès de la CNAOC a été l’occasion de la signature d’une convention renforcée avec l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV). « Concrètement, nous allons intégrer mutuellement nos instances statutaires mutuelles afin de fluidifier l’échange d’information sur les dossiers que nous avons en commun » précise à Vitisphere Jérôme Bauer. « Il y a une complémentarité entre l’expertise de l’IFV et l’action de la CNAOC qui peut permettre d’accélérer l’innovation dans les AOC » renchérit Bernard Angelras, le président de l’IFV. IA plus qu’à…