ssistance nourrie ce jeudi 12 décembre, au château Pape Clément, à Pessac (Gironde). C’est Gérard Spatafora, directeur de l’agence E-Studi’oz qui a dressé un panorama de l’Intelligence Artificielle au service du marketing du vin. Un véritable éloge de l’IA, laquelle peut générer des avantages commerciaux substantiels. Et cela grâce à l’automatisation robotique des processus, soit des agents IA qui permettent de gagner du temps, d’apporter des avantages concurrentiels dans l’analyse des marchés, des prix, des tendances émergentes, mais aussi dans le suivi des opinions, exprimées par les consommateurs au travers des réseaux sociaux.
Et de citer des entreprises qui font appel à l’IA. Le négociant girondin Bouey qui a intégré l’intelligence artificielle pour sa gamme "French Portrait" depuis la création de l’étiquette, la rédaction des fiches techniques jusqu’aux discours de vente. Le champagne EPC a multiplié par trois son chiffre d’affaires depuis 2020, notamment grâce à un outil d’aide à la prospection commerciale développé en interne, qui fait intervenir l’IA. Il permet à la marque d’établir des portraits types de ses prospects et clients avant de modéliser leurs comportements d’achat. Dans la salle, on n’entend pas une mouche volée. « Comment fait-on pour se lancer dans l’IA ? Les viticulteurs ne connaissent pas la différence entre un assistant IA et un agent IA. Sans compter que ces derniers sont encore à un stade balbutiant » lâche, sur le ton de la confidence cet auditeur, au tout premier rang. Heureusement Gérard Spatafora a dans sa manche un guide pour démarrer l’expérience IA : « Vous devez identifier un problème et ses opportunités, analyser votre entreprise en termes de data notamment. Mais aussi connaître vos limites et vos atouts, vous demander si vous avez les compétences en RH pour piloter ».
Damien Malejacq, directeur marketing du groupe coopératif girondin Tutiac rappelle que « l’IA apporte de l’optimisation dans chaque service, et permet de libérer les équipes des tâches répétitives » Exemple avec l’automatisation des processus marketing : les fiches techniques qui prenaient 10 minutes de temps par fiche, ne prennent que dix secondes avec l’IA.
De son côté, l’avocat Bertrand Hassid du cabinet Lexymore, a pointé les enjeux juridiques et éthiques. Un constat : 74% des utilisations de ChatGPT et 94 % des utilisations de Gemini qui donnent potentiellement la possibilité aux algorithmes de s’entrainer sur les données de l’entreprise, se font au travers de comptes non professionnels. Pas mieux du côté des risques juridiques, les plateformes peuvent être exposées à des cyberattaques. L’avocat préconise d’analyser les Conditions Générales d’Utilisation (CGU), de privilégier des outils respectant le Règlement Général de la Protection des Données (RGPD) de vérifier si les données soumises sont utilisées uniquement pour fournir le service ou si elles sont aussi exploitées pour améliorer l’IA, de rédiger une charte d’utilisation des outils IA que doivent respecter les salariés. Enfin qu’en est-il des droits sur les textes et images générées par les IA ? Ils ne sont pas automatiquement protégés par le droit d’auteur.



