omme dans le Languedoc, le millésime 2025 n’est pas précoce en Vallée du Rhône méridionale. « Le cumul des degrés jour donne une semaine de retard sur l’année dernière., une bonne nouvelle après les frayeurs », témoigne Tristan Perchoc, consultant viticole pour l’Institut coopératif du vin (ICV). « Si cela peut nous éviter de connaître les mêmes frayeurs que le gel nous a causées en 2021 et 2023, c’est très bien », commente-il.
Au 1er avril, seuls les plantiers, les complants, et les vignes très bien exposées commençaient à débourrer. Ce démarrage en douceur laisse aux vignerons ayant peiné à compléter leurs équipes le temps de terminer la taille. « Cela permet aussi de terminer les chantiers de repiquages et de plantations repoussés par l’hiver bien arrosé », complète Tristan Perchoc. Depuis le début de l’année, il est tombé entre 200 et 300 mm de pluie dans la région. « Nous sommes très contents de démarrer la campagne avec des nappes phréatiques bien rechargées. Les pluies ont été généreuses et bien étalées, sans phénomène de ravinage, mais comme l’ensoleillement et l’évaporation ont été faibles, les parcelles sont parfois devenues inaccessibles. » Les viticulteurs reprennent aussi le travail du sol et apportent de engrais à libération d’azote rapide pour favoriser le bon déroulé de la floraison en juin. Ils n’ont pas encore détruit leurs couverts végétaux. « Ils font bien d’attendre, la disponibilité en eau le permet et les couverts n’ont pas levé de manière très exubérante. Les pluies de fin de vendange ont retardé les semis et le froid de l’hiver a ralenti la pousse », souligne le consultant.
« Le matin il fait encore 5°C en ce moment mais les températures montent l’après-midi. La végétation va redémarrer, c’est une histoire de quelques jours », complète son collègue Guillaume Valli, directeur de l’ICV Rhône Sud. Avant le réchauffement annoncé, il recommande aussi aux vignerons de passer un peu de temps en cave « avant de partir tout feu tout flamme sur les premiers traitements ». œnologue de formation, il rapporte beaucoup de cas de contamination par Brettanomyces sur le millésime 2024. « Le froid de l’hiver n’a pas permis à la levure de se développer et de produire des éthyl-phénols mais maintenant il faut faire attention aux accidents » prévient-il. Mieux vaut faire l’effort d’aller redéguster chaque cuve et de vérifier les taux de SO₂.