n peu de répit pour les vignerons. Dans le Bordelais, « A date (le 27 mars, ndlr) on est dans une situation plus défavorable au mildiou que l’an passé », a expliqué David Perrier, conseiller viticole à la Chambre d’Agriculture de Gironde sur le secteur de l’Entre-deux-Mers, le 27 mars à l’occasion du webinaire du plan mildiou dédié au démarrage de la campagne 2025. En effet, à cette date dans la majorité des situations les œufs d’hiver du mildiou n’étaient pas encore mûrs (pas de germination en moins de 24 H) avec toutefois une maturité qui s’approchait sur deux sites : à Villenave-d’Ornon où un lot a germé en moins de 48 h et à Cadillac où il y a eu de la germination en moins de 36 h a détaillé le technicien.
Au niveau de la phénologie : si 2025 est une année précoce « elle l’est moins que 2024 avec une semaine de retard ». Et d’après le Bulletin de Santé du Végétal pour le Nord Aquitaine du 25 mars, seules quelques parcelles dans le Libournais, à Pessac-Léognan et dans l’Ouest de l’Entre-deux-mers avaient atteints le stade pointe verte à ce moment-là. De même « le ressuyage des sols est meilleur que l’an passé à la même époque », a ajouté David Perrier. Et la météo de ce début de semaine s’annonçait plutôt clémente avec peu ou pas de pluies pour des températures modérées. Les traitements devraient donc démarrer moins tôt que l’an passé où les vignerons avaient dû sortir leurs pulvé entre le 4 et le 10 avril. Tout en restant vigilants à l’évolution de la phénologie et de la météo surtout en bio où intervenir en préventif est primordial.
Outre les recommandations habituelles pour bien démarrer la campagne : bien régler son pulvé, bien tenir compte de la sensibilité des parcelles, veiller à la vitesse de pousse, soigner les travaux en vert, faire preuve de réactivité pour les renouvellements, alterner les matières actives en conventionnel…. David Perrier a alerté sur deux points : faire attention aux risques de phytotoxicité avec les phosphonates/fosétyl associés au cuivre en début de campagne lorsque les températures sont fraîches et la pousse de la vigne limitée. « On a vu des cas l’an passé ». a-t-il rapporté. Et de ne pas passer l’Herbanet ou l’épampreuse mécanique qui vont remuer le sol et projeter des spores sur la vigne, quand les traitements n’ont pas démarré ou que l’on est en limite de protection.