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Une algue envahissante contre le mildiou de la vigne
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Une algue envahissante contre le mildiou de la vigne

L’algue brune Rugulopteryx okamuræ n’a peut-être pas que des défauts. Elle semble prometteuse pour aider les viticulteurs à réduire les doses de cuivre en activant les défenses de la vigne contre le mildiou.
Par Marion Bazireau Le 25 mars 2025
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Une algue envahissante contre le mildiou de la vigne
L'algue brune prolifère de manière inquiétante sur le pourtour méditerranéen. - crédit photo : Adobe Stock
A

lors qu’elle provoque des dommages considérables sur la biodiversité des côtes espagnoles, l’algue brune Rugulopteryx okamuræ semble au contraire protéger les vignobles du mildiou. Des chercheurs viennent de le démontrer sous serre sur le cépage tempranillo. 

L’algue brune a été collectée à Algésiras en avril 2022, puis lavée à l’eau dessalée, mélangée à de l’eau, centrifugée, congelée, et lyophilisée. Les chercheurs en ont préparé plusieurs lots de 50 grammes. Ils les ont appliqués à la dose de 6g/L sur dix pieds du clone VN40 et dix pieds du clone RJ43, cultivés en pots et arrivés au stade 10 feuilles étalées. L’opération a été répétée 3 fois toutes les 48 heures. Les chercheurs ont traité 40 autres plants soit avec de l’oxyde de cuivre soit avec de l’eau. 48 heures après le dernier traitement, des spores de mildiou ont été pulvérisées sur les faces inférieures de toutes les vignes. Les symptômes ont été observés 3, 10, et 17 jours après.

Deux clones inégaux

A J17, le traitement à l’algue a montré des résultats intermédiaires entre l’eau et le cuivre. Son efficacité a été plus élevée sur le clone RJ43, avec une réduction de 20 % de la fréquence d’attaque et de 25 % de l’intensité des symptômes de mildiou. Les chercheurs s’y attendaient, ayant remarqué juste après l’inoculation de la maladie, un changement plus important chez le clone RJ43 de l’expression des gènes de défense et de l’activité enzymatique, permettant par exemple la production de glutathion.

W= eau; BB= cuivre; RO= Rugulopteryx okamurae

Reste à démontrer l’efficacité de Rugulopteryx okamurae au vignoble et à caractériser plus précisément le lien entre la composition de l’algue et l'élicitation des réactions de défense chez la vigne. Compte tenu des différences entre les clones, les chercheurs soulignent aussi la pertinence du recours aux nouvelles techniques génomiques pour sélectionner du matériel végétal moins consommateur de produits phytos.  

 

 

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