endez-vous début avril ! Sans être plus précise, la Commission Européenne confirme l’ambition du nouveau commissaire européen à l'Agriculture, Christophe Hansen, de transformer rapidement les conclusions du groupe de haut-niveau sur les politiques vitivinicoles européennes en outils de gestion de la crise viticole et indique que le paquet réglementaire dédié aux vins doit se concrétiser dans les prochaines semaines, avec une date exacte encore à confirmer officiellement. Allant de l’arrachage au soutien à la promotion, en passant par l’augmentation des délais de replantation à 8 ans ou la possibilité du 0 % de croissance de plantations nouvelles, les propositions à la carte du groupe de haut-niveau semblent reprises quasi intégralement dans un document envoyé en consultation interservices de la Commission qui circule actuellement dans les couloirs européens. Des fuites, ou leaks pour parler bruxellois, qui « sont à prendre avec des pincettes, comme beaucoup des choses peuvent encore changer » prévient un habitué des arcanes communautaires.
Pour la Confédération Européenne des Vignerons Indépendants (CEVI), les propositions à l’étude sont globalement positives, notamment « l’extension de la durée des autorisations de replantation à 8 ans et la possibilité de renoncer aux autorisations de nouvelles plantations non utilisées, qui vont apporter souplesse et flexibilité aux vignerons dans la gestion de leur vignoble. Le complément de la "boîte à outils de gestion de crise" tout en préservant le budget de l’Union Européenne pour des actions positives soutenant le développement des entreprises viticoles. La volonté de la Commission de simplifier l’identification de l’étiquetage numérique sur les étiquettes physiques grâce à un système sans barrière-de-langue. L’extension à 5 ans de la mesure de promotion du programme sectoriel. » Mais les représentants des caves particulières regrettent « l’absence de deux recommandations du groupe de haut niveau sur l’amélioration des outils de gestion des risques (révision de la moyenne olympique) et la gestion flexible et pluriannuelle des programmes sectoriels ».
Coup d’accélérateur
Sans trop s’avancer sur le fond du dossier (« le commissaire a respecté son engagement, et si certains points ne sont pas satisfaisants, la procédure de codécision permet de les ajuster »), la Fédération Européenne des Vins d'Origine (EFOW) valide la forme prise par ces futures évolutions réglementaires : « nous saluons cette nouvelle méthode de travail de la Commission européenne, qui a amélioré la communication et le débat. Le travail du groupe de haut niveau, élaboré en collaboration avec les États membres et les parties prenantes, a renforcé la confiance, essentiel en période de crise et de changement pour de nombreuses régions viticoles. » Représentant notamment les vins AOC français, EFOW salue la réactivité de la Commission « présentant un texte dans un délai court, ce qui est nécessaire pour maintenir l'élan et éviter que la question ne soit négligée ».
Même aval pour le négoce européen. « Comme dans le cadre des conclusions du groupe à haut-niveau, nous nous félicitions que le focus de la proposition de la Commission soit principalement, celui de donner des outils au secteur pour mieux s’adapter aux contraintes » salue Ignacio Sánchez Recarte, le secrétaire général du Comité Européen des Entreprises Vin (CEEV), évoquant « l’allongement du délai d’autorisation de plantation, l’amélioration de l’aide pour le changement climatique, le contrôle de la production (en intégrant pour le prochain millésime la vendange en vert dans les actions finançables en cas de déséquilibre… » Ainsi que l’appui à la compétitivité de la filière : « étiquetage électronique, flexibilité dans la promotion, l’aide à l’œnotourisme, de nouvelles règles sur la production et la présentation des vins no-low… » Pour Ignacio Sánchez Recarte, la priorité est d’« harmoniser l’étiquetage électronique, car cela impacte le packaging et le marché Unique. Les règles pour les vins désalcoolisés sont aussi très importantes, car le plus vite nous aurons une cadre juridique complet et adapté, le plus rapidement les entreprises pourrons adapter leur stratégies et plus petit sera le risque de confusion pour le consommateur. »



