enant son premier évènement ce jeudi 23 janvier à Strasbourg, l’intergroupe vins, denrées alimentaires de qualité et spiritueux du Parlement Européen est officiellement constitué autour de 70 eurodéputés avec pour coprésidents les élus européens Esther Herranz García (Espagne, groupe du Parti Populaire Européen) et Éric Sargiacomo (Nouvelle-Aquitaine, Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates), qui succèdent à un tandem déjà franco-espagnol : la vigneronne languedocienne Irène Tolleret (qui ne s’est pas représentée après un mandat sous l’étiquette Renew) et Juan Ignacio Zoido (PPE).
Pour la nouvelle mandature 2024-2029 du Parlement Européen, le renouvellement de cet intergroupe, existant depuis six législatures, va permettre l’accompagnement de la politique européenne sur le vin saluait fin décembre la Fédération Européenne des Vins d'Origine (EFOW). Son président, Riccardo Ricci Curbastro, pointant que ce réagrément protège « un forum offrant un espace précieux pour une discussion ouverte sur les sujets liés au vin, favorisant le dialogue et la recherche d'un consensus au-delà des partis et des intérêts nationaux, ce qui est nécessaire compte tenu des défis croissants auxquels notre secteur est confronté ».


Alors qu’un groupe à haut-niveau vient de proposer des outils de crise viticole (de l’arrachage à la promotion), la filière vin demande la concrétisation de ces propositions et la protection contre des initiatives non-concertées pouvant remettre en cause sa pérennité (des arguments hygiénistes sur le risque de cancer au premier verre aux débats sur les réductions de pesticides). Des sujets qu’Éric Sargiacomo indique à Vitisphere vouloir prendre à bras le corps, de la possibilité pour les interprofessions de parler de prix pour valoriser les vins à la réforme rapide de l’Organisation Commune du Marché vitivinicole (OCM vin). « Certains pensent à Bruxelles qu’un intergroupe sur le vin est folklorique, mais avec la poussée hygiéniste, c’est vital. Je suis persuadé qu’une poussée prohibitionniste n’est jamais positive » explique l’eurodéputé landais, qui appelle à soutenir l’éducation à la culture du vin en la protégeant : « pas seulement pour vendre le vin, mais pour structurer les territoires ruraux. Quand on parle de biodiversité, il faut voir que quand il n’y a plus de vignes, on n’est pas loin du désert. » Parrain d’un évènement sur le cuivre à Bruxelles en décembre dernier, Éric Sargiacomo commence à porter des messages sur les sujets de la filière, il vient ainsi d’affirmer à la Commission Européenne son opposition à l'utilisation des phosphonates de potassium en viticulture biologique.