bjectif redimensionnement. Ayant déjà fermé un site (Gensac) et vendu sa ligne de BIB (au négoce Cheval Quancard, groupe Larraqué), le groupe coopératif Univitis poursuit sa cure d’amaigrissement après sept mois de redressement judiciaire. Premier signal rassurant pour la coopérative : en vente depuis de longs mois, sa propriété le château les Vergnes (92 hectares de vignes en AOC Bordeaux et certifiées Terra Vitis aux Lèves-et-Thoumeyragues) vient d’être achetée ce jeudi 30 janvier (après un couac en fin d’année). Un acquéreur vient de reprendre château, matériels et dépendances pour ce millésime 2025 pour un montant qu’Univitis ne souhaite pas communiquer. Le groupe coopératif précise avoir l’utilisation exclusive de la marque du château les Vergnes pour commercialiser le stock existant sur les deux prochains années.
Si les 6 salariés du château les Vergnes sont repris par le nouvel acquéreur, un Plan de Sauvegarde de l'Emploi (PSE) vient d’être officialisé à la soixantaine de salariés d’Univitis ce vendredi 7 février. Comme l’explique l’administration, cette procédure est « obligatoire dans les entreprises d'au moins 50 salariés lorsque l'entreprise envisage d'effectuer un licenciement économique d'au moins 10 salariés sur une période de 30 jours ». L’ampleur des licenciements économiques envisagés n’est pas communiquée à date, cette procédure devant être homologuée par l’administration. Sans rapport avec ce PSE, le directeur général d’Univitis, Romain Villard, annonce quitter ses fonctions pour raisons familiales ce 2 janvier, un départ qui sera effectif ce 2 avril. Ayant pris la direction du groupe en janvier 2021 (après en avoir été directeur de production depuis 2018), Romain Villard indique vouloir partir au terme d’un cycle de restructuration avec la vente du château Vergnes et le rapprochement d’Unidor pour l’embouteillage.
Mises en bouteille
Outil de conditionnement des caves coopératives périgourdines de Sigoulès, de Monbazillac et d’Alliance Aquitaine, Unidor donnerait accès à sa prestation de services pour l’embouteillage des vins d’Univitis. « Ce n’est pas signé, mais on a un accord de principe pour adhérer à leur branche prestation de services faire nos mises parties bouteille chez eux » explique Mickaël Cousinet, le président d’Univitis, qui glisse que la ligne d’embouteillage d’Univitis est toujours à vendre. Avis aux candidats pour cet outil industriel pouvant monter à 10 000 bouteilles/heure et ayant été modernisée il y a cinq ans. « Il n’y a pas de loup, la ligne est adaptative, performante et dans le coup » précise Mickaël Cousinet.
Avançant sur la mise en place de son plan de redressement, Univitis poursuit donc la cession d’actifs (des bâtiments viennent également d’être cédés), la réorganisation interne (un comité exécutif va remplacer le directeur général) et un nouveau partenariat sur la prestation de services (envisagé avec Unidor après des échanges avec plusieurs opérateurs du bassin). « On fait ce que l’on pense être bien pour la structure et les viticulteurs derrière. On veut les faire vivre demain. Peut-être que l’on a fait des bêtises et peut-être que l’on en a fait, mais on se bouge » déclare Mickaël Cousinet. L’objectif étant de se redimensionner, alors que la cave coopérative table sur une production socle de 1 100 hectares en 2025 pour 50 000 hectolitres produits par une centaine d’adhérents après la campagne d’arrachage en cours.


« C’est dur à dire, mais on assume la décroissance » indique Mickaël Cousinet, devant faire face à l’inconnue de la diminution des apports, mais aussi à l’inconnue du prix du vin en vrac qui reste en dessous des coûts de production. « Tant qu’il n’y a pas d’Organisation de Producteurs (OP) sur les bases d’Egalim, on voit bien que les cours du vin sont catastrophiques. On ne peut pas résoudre l’équation tant que l’on n’a pas des cours autour de 1 200 € le tonneau » estime le président d’Univitis, qui appelle à mettre au plus vite en place le décret sur les OP et l’évolution d’Egalim pour inclure les coûts de production des vins.
Le château les Vergnes s'est déconverti de la viticulture biologique pour regagner en rentabilité.
L'outil d'embouteillage d'Univits a conditionné 8 millions de cols sur l'année passée.
Les fondations de la cave coopérative Les Lèves Saint-André remontent à 1935.