eprésentant 75 % des surfaces totales plantées dans le Val de Loire, les quatre cépages étudiés (melon, sauvignon, chenin et cabernet franc) sur les 100 parcelles de l’Observatoire par InterLoire et les Chambres d'agriculture ligériennes offrent une vision fine de l’évolution des symptômes d’esca/BDA. Les nouvelles sont plutôt bonnes cette année. En 2024, le taux d’expression des maladies du bois est de 5,1 % sur l’ensemble du réseau contre 6,6 % en 2023. Ce taux proche de la moyenne des 11 années de l’observatoire (5,3 %) varie de 2,2 % pour le cabernet franc (contre 4,3 % en 2023) à 6,5 % pour le sauvignon (8,5 % en 2023), confirmant une nouvelle fois la plus grande sensibilité de ce cépage à l’esca. Entre les deux, les cépages chenin et melon présentent respectivement 4,9 et 5.6 % de symptômes (contre 6,3 et 5,9 % l’année précédente).
Pour expliquer le taux d’expression de symptômes plus faible qu’en 2023 (pluviométrie régulière mais températures élevées), mais supérieur à celui de 2022 (année de sécheresse), les observateurs se réfèrent au projet Climesca ayant modélisé la dynamique climatique de la maladie et montré qu’il y a d’autant plus de symptômes qu’il fait chaud et humide du début de croissance de la vigne à la floraison. « Au printemps 2024, la pluviométrie a été particulièrement importante en mai avec +44.4 mm par rapport à la moyenne entre 2003 et 2023 mais les températures entre mai et août ont été légèrement inférieures », détaillent-ils.
Lors de leurs passages dans les parcelles, les techniciens ont par ailleurs remarqué qu’entre 2023 et 2024, le taux de ceps à remplacer, davantage lié au nombre de ceps absents que morts, a augmenté pour tous les cépages et en particulier pour le melon et le sauvignon. « Ce constat est à mettre en lien avec la plus grande sensibilité de ces deux cépages et à une année 2023 fortement marquée par les maladies du bois ainsi que des conditions météo en 2024 peu favorables à la plantation », expliquent-ils. A savoir si cela est un phénomène ponctuel ou une nouvelle tendance alors que la proportion de ceps à remplacer était en diminution depuis 2018.