menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Commerce/Gestion / Champagne, Cava, Prosecco face à la crise du pouvoir d'achat
Champagne, Cava, Prosecco face à la crise du pouvoir d'achat
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Bascule vers des vins effervescents abordables
Champagne, Cava, Prosecco face à la crise du pouvoir d'achat

Trois appellations, trois évolutions différentes. Des effets de l'inflation aux importations par anticipation d’éventuelles taxes Trump en passant par le manque de disponibilités à cause du changement climatique, le champagne, le cava et le prosecco connaissent des résultats divergents dans un contexte global favorable aux effervescents.
Par Sharon Nagel Le 14 février 2025
article payant Article réservé aux abonnés Je m'abonne
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Champagne, Cava, Prosecco face à la crise du pouvoir d'achat
Prosecco DOC représente près de 25% de la production totale de vins italiens labellisés DOP - crédit photo : Consorzio Prosecco DOC
S

ur les neuf premiers mois de 2024, la croissance des bulles espagnoles labellisées cava a été freinée par la baisse de la production liée à la sécheresse qui sévit notamment dans le Penedès depuis trois ans. De 170 millions de bouteilles en 2023, les ventes mondiales sont passées à 149 millions en 2024 (-12,3 %), la faute notamment au marché allemand qui a chuté de 55 %, suivi du Royaume-Uni, en régression de 15 %. La Belgique se hisse ainsi au premier rang des ventes internationales de cava, ses achats totalisant 14,3 millions de cols, pour une population de quelque 12 millions. Dans le même temps, les Etats-Unis sont devenus le deuxième marché à l’export avec 12 millions de bouteilles, tandis que la Russie a chuté de 21 %. Seuls la Suède, le Japon et les Pays-Bas ont affiché des croissances en 2024.

 

Des signaux positifs pour le cava

« Il est clair qu’il y a une pénurie de produits à un moment où les effervescents de qualité comme le cava sont très appréciés par les consommateurs du monde entier », note Javier Pagés, président de la DO Cava. Qui insiste aussi sur l’aspect positif de la pénurie : les prix et les marges ont évolué de manière positive, ajoutant de la valeur tout au long de la chaîne, y compris pour les producteurs de raisins. Pour 2025, l’appellation espagnole, vendue à 70 % à l’étranger, se montre optimiste : des précipitations en fin d’année sont de bon augure, même si elles n’enlèvent en rien la nécessité de mettre en place un système d’irrigation dans les zones les plus touchées par la sécheresse, pointe le syndicat. De plus, la DO a acté la création d’une nouvelle disposition en 2024 qui donne aux cavas « de guarda » (90 % des ventes) la possibilité de constituer une réserve pour couvrir des besoins ou déficits futurs. 

 

+15 % des exportations du Prosecco DOC

Leurs homologues italiens ne connaissent quant à eux, aucun problème de disponibilité – bien au contraire, les volumes mis en bouteille en 2024 ont atteint pour la première fois 660 millions de cols (+7 %). Et ils continuent de surfer sur la vague internationale des bulles, affichant une croissance toujours aussi insolente : sur les dix premiers mois de 2024, les exportations ont fait un bond de 15 % pour s’élever à 3,9 millions d'hectolitres, sur un total global de 4,7 millions hl. Après un recul en 2023, le marché américain revient à la charge avec une hausse de 17 % jusqu’à fin octobre 2024, se positionnant de nouveau à la tête des pays importateurs, devant le Royaume-Uni (812 003 hl/+6 %), l’Allemagne (320 311 hl/+8 %) et la France (281 084 hl/+22 %). Les chiffres annuels ont toutes les chances de s’inscrire dans la même lignée : d’après un communiqué publié par l’Unione Italiana Vini, les effervescents italiens (dont 3 bouteilles sur 4 sont des proseccos) ont progressé de 41 % en novembre, en prévision d’éventuels droits de douane imposés par la nouvelle administration américaine.

 

Un niveau de commandes inédit aux USA

« La bonne nouvelle, c’est que les chiffres confirment que les Américains ne sont pas prêts à abandonner nos vins, notamment nos effervescents », s’est félicité Lamberto Frescobaldi, président de l’UIV. « La mauvaise nouvelle c’est que les droits de douane sont de plus en plus imminents ». La filière italienne est d’autant plus inquiète que les Etats-Unis représentent environ un quart de ses exportations totales de vins. Selon l’Observatoire de l’UIV, le pic des commandes en novembre 2024 est inédit dans l’histoire des exportations d’effervescents italiens outre-Atlantique dans un contexte global de baisse des effervescents (-7% entre janvier et août 2024 selon l’IWSR). Indéniablement, le prosecco profite de la pression inflationniste sur la consommation américaine, qui sape la performance du champagne et que le système des « trois tiers » ne fait qu’exacerber.

D’après les données publiées ce 11 février par la Fédération des exportateurs français de vins et spiritueux (FEVS), les exportations de Champagne ont reculé de 2,3 % en valeur aux USA, tandis que les autres appellations françaises d’effervescents ont fait un bond en avant de 16,5 %, soulignant à quel point le prix reste un facteur déterminant. « Le champagne souffre à cause du basculement des consommateurs américains vers le prosecco sous l’effet des récentes hausses de prix », conclut Marten Lodewijks, président de l’IWSR Etats-Unis, tout en précisant que le mois de décembre représente quelque 20 % de la consommation d’effervescents sur le marché américain.

 

Italie : le nouveau code de la route fait baisser la consommation

Si les exportations de bulles sont particulièrement encourageantes pour les professionnels italiens, la consommation intérieure pourrait bien pâtir d’un tour de vis sur l’alcool au volant. Le nouveau code de la route, entré en vigueur en décembre dernier, n’a pas modifié les limites d’alcoolémie autorisée au volant, ni les sanctions, mais la communication faite autour semble avoir des conséquences négatives sur la consommation hors domicile. D’après le journal professionnel italien Il Corriere Vinicolo, restaurateurs, producteurs et distributeurs rapportent « un mois de janvier très difficile » suite à la communication ministérielle et « les contrôles policiers massifs sur les routes » qui ont « créé la panique parmi les consommateurs ». Cela, alors que selon la filière, l’alcool ne figure pas parmi les principales causes d’accidents de la route en Italie.

 

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Soyez le premier à commenter
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous

Pas encore de commentaire à cet article.
vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD Château de La Rivière
Vaucluse - CDI PUISSANCE CAP
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Commerce/Gestion
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé