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La différence entre le bon et le mauvais tailleur de vigne : 30 % de rendement ?
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Essai à Cognac
La différence entre le bon et le mauvais tailleur de vigne : 30 % de rendement ?

Pour la productivité du vignoble, c’est la taille qui compte pour partir sur de bons potentiels de production. De quoi pousser à la valorisation du travail des tailleurs avec une prime à la coupe rendement menée ?
Par Alexandre Abellan Le 06 février 2025
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La différence entre le bon et le mauvais tailleur de vigne : 30 % de rendement ?
Le mauvais tailleur, c'est le gars qui a un sécateur, il voit un truc qui dépasse, ben il coupe. Le bon tailleur, c'est le gars qui a un sécateur, il voit un truc qui dépasse, ben il coupe, mais ce n'est pas la même chose, c'est un bon tailleur. - crédit photo : Cognacs Bourgoin
C

’est une évidence, mais encore faut-il le démontrer : « l’expertise du tailleur a un impact réel sur le rendement de la vigne » concluent dans un communiqué les cognacs Bourgoin (106 hectares de vignes en fins bois et Petite Champagne) après leur « expérience grandeur nature » sur une parcelle donnée d’ugni blanc sur la commune de Saint-Saturnin (Charente). Pendant 8 ans, 7 salariés ont réalisé chaque année la taille en guyot double d’un même rang d’une longueur de 200 mètres leur étant associé, des prestataires réalisant la taille du reste de la parcelle. Le reste des travaux agricoles étant identiques sur l’année. Jusqu’à la vendange 2024, durant laquelle chaque rang a été vendangé séparément pour peser les raisins produits. Au final, on trouve un « delta de 30 % de poids entre le rang le moins fourni [taillé par des saisonniers itinérants, changeant d’une année sur l’autre,] et celui qui a donné le plus [taillé par un salarié du domaine] » rapportent les vignobles Bourgoin, pour qui il y a « de quoi amener les viticulteurs de l’aire d’appellation cognac à réfléchir plutôt deux fois qu’une avant d’envoyer au vignoble du personnel peu ou pas qualifié » : « il faut investir dans la formation des tailleurs. L’enjeu financier est réel ! » Quitte à envisager des primes valorisant les bons tailleurs ajoute la distillerie charentaise.

Face aux 30 % de décalage entre le rang le plus productif et celui le moins généreux, le vigneron Alain Bourgoin, patriarche des cognacs éponymes comptant parmi les 7 tailleurs participant à l’essai, reconnaît avoir de petits doutes sur l’exactitude des pesées et compte poursuivre les relevés ces prochaines années pour y voir clair. « La différences est tellement énorme que j’ai du mal à y croire » concède-t-il, précisant à Vitisphere qu’« au vu des  premiers relevés de récoltes et de la différence qu’il y a, on peut en déduire que chaque tailleur a une incidence sur la production de chaque pied. On peut extrapoler que mieux vaut payer plus cher quelqu’un qui fait du bon boulot, avec une vigne qui produit plus et plus longtemps » que d’économiser avec le tailleur le moins disant, mais pas forcément le plus compétent et soucieux des consignes.

Je ne peux pas changer mes gars

Le sujet de la formation des tailleurs et de l’adaptation de leurs pratiques aux attentes de l’employeur est un sujet en forme d’impasse pour Alain Bourgoin. À 64 ans, le vigneron indique s’apercevoir que « je ne peux pas changer mes gars. Quand on a de mauvaises habitudes, quand on n’a pas la perception de leurs conséquences, je n’ai pas trouvé la solution pour les modifier, malgré des formations de taille. » Reste l’impression que cette expérimentation responsabilise un peu plus les équipes : « j’étais content de tailler le rang que j’avais déjà taillé l’an passé et les années précédentes. On est content de voir l’évolution de son travail personnel, plutôt que de passer derrière quelqu’un sans savoir qui. On ne peut pas incriminer le tailleur précédent des erreurs, on reprend son travail. »

Pour les prochaines années, Alain Bourgoin compte revenir à l’objectif initial de son projet : suivre la longévité des ceps selon leur tailleur. L’idée originelle étant de voir sur le long terme les effets des erreurs de taille (notamment d’importantes plaies) sur la durée de vie d’un pied de vigne : « malgré les consignes que l’on peut dire et lire, elles ne sont pas toutes appliquées de la même manière » pointe Alain Bourgoin, qui relève qu’actuellement, il n’y a pas de différence significative de mortalité entre les rangs suivis.

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Tous les commentaires (2)
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Pierrot pas si fou Le 11 février 2025 à 14:00:57
100% d'accord avec Mr Bourgoin Il fut un temps (que les moins de 20 ans ??.) ou on formait nous même les tailleurs de vignes en leur expliquant pour chaque souche les raisons du choix que l'on faisait.C'est tellement plus intéressant de bien tailler. Or ,aujourd'hui ,on a faire à des prestataires qui vous certifient que les tailleurs sont bien formés et que tout va bien se passer.Le résultat est qu'ils sont payés à la souche et donc qu'ils vont au plus vite :un coup de ciseau économisé c'est un peu plus d'argent gagné ! Si vous demandez au prestataire de les faire travailler à l'heure ils taillent de la même façon ,mais doucement, et la taille vous revient très cher sans résultats . J'ai tout essayé et je n'ai pas trouvé de solutions . La solution serait de très bien payer des salariés bien formés,mais dans mon cas et beaucoup d'autre dans ma région c'est que le revenu par ha n'y est pas !! Si vous donnez 800 à 900 ? / ha pour la taille sur un revenu brut ha qui oscille entre 3000 et 4500 ? en ce moment vous perdez de l'argent chaque moi matin en vous levant ! Et donc quand je vois comment certaines souches sont taillées je tourne la tête ,mais ça me fait mal au cœur ! Si nos ainés sortaient de leurs tombes,ils nous passeraient un savon !!
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claudius Le 11 février 2025 à 12:28:28
L'incidence de la taille sur le dépérissement doit être jugé dans la longueur, la vigne est tellement généreuse. cependant, la qualité de la taille c'est aussi celle de la qualité de coupe des outils utilisés et pour les opérateurs l'importance de comprendre que ce qu'ils font à une incidence sur le résultat final. Il est rare que juste une explication suffise aussi construite soit-elle. Il existe des moyens pour que les apprentissage soient efficace. Demander à la MSA des charente pour leur dispositif NPPLF ça peut servir
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