euxième année d’affilée de collecte record pour le groupe UDM (Union des distilleries de la Méditerranée) à l’issue de vendanges 2023 où la production française s’est, comme en 2022, stabilisée dans des proportions standard. « Cette collecte de nos matières premières, les sous-produits viticoles, s’est maintenue à près de 139 000 tonnes de marcs et lies (dont 107 000 t de marcs, ndlr), au niveau de l’exercice précédent », pose le directeur général du groupe UDM, Hugues Maignan. A l’échelle de la nouvelle union commerciale VitaNova aboutie cette année avec le groupe Grap’Sud, ce sont même 300 000 tonnes de matières que le premier groupe mondial de distilleries a collecté sur cet exercice 23-24 (25 départements couverts, 300 caves coopératives, 6 sites de distillation).
« Ce rapprochement n’a aucune ambition de pouvoir hégémonique », tient à rappeler le président du groupe UDM Bruno Guin, « mais bien de travailler en synergie et rendre service à la filière pour servir ses objectifs, à l’image de l’efficacité et l’agilité mises en œuvre pour les besoins d’une distillation de crise où, malgré le haut-niveau de saturation de nos outils, nous avons collecté et distillé un total de 600 000 hl ventilés sur 3 sites sans compter les volumes distillés en prestation pour nos collègues ». Le président insiste particulièrement sur les vertus du rapprochement avec Grap’Sud : « la force commerciale face à une concurrence mondiale puissante, une meilleure performance économique et plus de capacité d’innovation pour l’outil de dépollution de la filière ».
Cette forte activité de l’UDM a de plus bénéficié d’un environnement de marché favorable, où les cours des sous-produits qu’elle commercialise ont connu un rebond au regard des faibles récoltes de l’Italie et l’Espagne en 2023. « Dans ce contexte, les marchés des alcools ou du tartrate de calcium ont bénéficié de ces tensions et les marchés de productions technologiques, en recul au cours des derniers exercices, se sont enfin repris », souligne Bruno Guin.
En conséquence, le chiffre d’affaires de l’Udm a poursuivi la progression de ses trois derniers exercices, pour atteindre près de 60 millions €, une performance dont bénéficient les caves adhérentes de l’union. « Le conseil d’administration a validé une rémunération des apports à un niveau inégalé jusqu’à présent : 4,7 M€ sont retournés aux adhérents sur l’exercice, dont 3,6 M€ en rémunération des sous-produits apportés et 1,1 M€ de ristournes sur produits œnologiques, fertilisants ou services proposés par l’UDM et ses filiales à ses adhérents », appuie Hugues Maignan.
L’UDM prévient néanmoins ses adhérents, la collecte de l’exercice 24-25 est d’ores et déjà en retrait des précédentes (-16 %), et les circonstances de marché ne vont pas durer et le retour à une offre mondiale rééquilibrée laisse présager d’un retournement vigoureux du marché et des cours (plus de 25 % de baisse pour certains). « Nous avons vu les premiers effets dès l’été 2024, et les prévisions pour l’exercice en cours sont nettement à la baisse, en particulier sur les alcools », avertit Hughes Maignan. L’UDM priorise donc la consolidation de sa trésorerie et oriente sa politique d’investissements vers des économies de fonctionnement durables, en particulier sur l’eau et les énergies.