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Des vignes arrachées et non brûlées grâce au redressement de Vinea Énergie
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Bordeaux, Cognac et Languedoc
Des vignes arrachées et non brûlées grâce au redressement de Vinea Énergie

Pour éviter des brûlages sauvages, le prestataire bordelais de collecte des ceps déracinés a revu son modèle d’activité alors que les arrachages vont se massifier dans le Sud-Ouest et le Midi. Réduisant ses coûts grâce à la compensation carbone, le dispositif veut désormais éviter l’avancée de trésorerie avec un préfinancement bancaire.
Par Alexandre Abellan Le 10 janvier 2025
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Des vignes arrachées et non brûlées grâce au redressement de Vinea Énergie
La plateforme de transformation de Saint-Christoly-de-Blaye. - crédit photo : © Vinea Énergie
B

onne nouvelle pour l’entreprise Vinea Énergie : le tribunal de Commerce de Libourne arrête le 16 décembre son plan de redressement pour 10 ans. Après 18 mois de période d’observation, le prestataire de collecte et de revalorisation des vignes arrachées (à Bordeaux, à Cognac et dans le Midi) en plaquettes de bois (pour la combustion industrielle) a dû couper toutes ses charges (revente de matériel et licenciement de quatre salariés pour ne conserver que les deux fondateurs, Romain Guillaument et Alice Shaw) et repenser son modèle économique (en faisant appel à de la prestation de service pour la gestion industrielle des ceps collectés sur les plateformes Vinea Énergie). Basée à Teuillac (Gironde), la start-up Vinea Énergie peut désormais se projeter plus sereinement sur son avenir alors que les plans d’arrachage primés vont être massifs en Gironde et dans le Midi, sachant que Cognac envisage un système surmesure de réduction du potentiel de production.

Pour les arrachages primés, « on est confronté au problème que les viticulteurs arrachant de grandes surfaces ne le font pas par plaisir, mais par contraintes financières » rappelle Alice Shaw, notant cependant qu’aux coûts de dépalissage* et d’arrachage inhérents s’ajoutent seulement ceux de collecte des ceps qui peuvent être réduits à 90 % par un crédit carbone. La méthode de compensation carbone pour ces vignes qui ne sont pas brûlées humides en plein air avec pneus et fioul, mais transformées en plaquette pour des chaudières industrielles à combustion parfaite (en remplacement d’énergies fossiles). Si Vinea Énergie prend en charge la partie administrative du crédit carbone, ce sont les vignerons qui font l’avance le temps d’être remboursés (actuellement 12 à 15 mois, mais avec l’objectif de 9 mois dès 2025).

Avance

Sur un coût de base pouvant être de 2 000 euro pour la collecte d’un hectare contenant 10 000 pieds, l’avance de 1 800 € se multiplie par la surface arrachée et peut conduire au refus d’un devis pour un vigneron pris à la gorge. Pour aider ces opérateurs ne pouvant payer, Alice Shaw espère proposer rapidement des solutions de préfinancement : une possibilité désormais ouverte avec la validation du redressement par le tribunal.

De septembre 2023 à août 2024, l'entreprise a traité 40 dossiers représentant 100 ha de vignes arrachées.

 

 

* : Pour exploiter les ceps, Vinea Énergie ne doit pouvoir collecter que les pieds de vigne, en ayant retiré les fils de fer, les marquants et les autres types de piquets en bois (sauf ceux en pin, comme ils sont traités à l’autoclave).

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