alquée sur les principaux vignobles du Languedoc-Roussillon, la cartographie des communes où les exploitants demandent le plus d’arrachage donne le vertige. Consultées par Vitisphere, ces cartes de FranceAgriMer dessinent un mitage du vignoble qui s’annonce conséquent, la réduction du vignoble du Midi étant annoncée à 10 % d’ici l’été 2025. Sur le bassin viticole, 3 000 dossiers demandant l’arrachage définitif à 4 000 €/ha ont été déposés pour 15 000 ha (et 59 millions d’euros, soit 54 % de la demande nationale). Témoignant d’une crise commerciale frappant toute la filière (entre déconsommation, inflation, surstock et dévalorisation) et d’une crise climatique (notamment le manque d’eau), les vignes destinées à produire du vin rouge sont au cœur de la demande d’arrachage (87 % des surfaces en Languedoc-Roussillon, contre 84 % au niveau national). Témoignant d’un vignoble diversifié, 50 % des surfaces à arracher sont en AOP quand les IGP pèsent pour 45 % de la demande.
Alors que l’on parle beaucoup de plan social pour les vignerons en fin de carrière et sans perspective de revente du travail d’une vie, l’arrêt définitif de l’activité par l’arrachage de la totalité du vignoble représente 4 000 ha, soit 25 % de la demande totale en Languedoc-Roussillon. Les demandeurs ne réduisant que partiellement leurs surfaces, quasiment la moitié des dossiers représentant moins de 2,5 ha à arracher alors que 80 % des demandeurs ont plus de 10 ha en culture. Au total, 44 % des demandeurs engagent dans l’arrachage moins de 25 % de leurs surfaces. Peut-être le signal d'une attente d'autorisation d'arrachage temporaire, en cours de négociation à Bruxelles.
Les cartes
Représentant les surface engagées à l’arrachage par commune, les cartes de FranceAgriMer reproduites ci-dessous se basent sur la commune du siège d’exploitation des porteurs de dossier de demande d’arrachage.
Cette carte régionale laisse présager de changements majeurs dans le paysage : non seulement viticole, mais aussi économique avec ces pertes d’activités.
Les Pyrénées-Orientales recensent 460 dossiers de demandes pour 2 600 ha à arracher, à 90 % en AOP et 8 % IGP. Ce qui concerne Collioures, Banyuls, Côtes-du-Roussillon, Maury, Tautavel…
Dans l’Aude, il y a eu 1 000 dossiers pour 5 000 ha avec 52 % d’AOP et 44 % d’IGP. Ce qui implique Fitou, Corbières, Minervois, Cabardès, Malepère, Limoux…
Pour l’Hérault, on recense 800 dossiers pour 3 000 ha avec 32 % d’AOP et 60 % d’IGP. Ce qui concerne Saint-Chinian, Coteaux du Languedoc, Faugères, Muscats de Frontignan, de Mireval et de Lunel…
Dans le Gard, ce sont 700 dossiers qui demandent 4 000 ha avec 37 % en AOP et 58 % en IGP. Ce qui implique Costières de Nîmes, Pont du Gard, Duché d’Uzès, Sommières et des vins du Rhône (comme Chusclan).