itisphere lu par… Darius, un vigneron girondin souhaitant rester anonyme et commentant régulièrement les actualités du vignoble. à l’occasion du quart de siècle de notre site d’actualité, il souhaite revenir sur l’un des tout premiers articles sur la crise à Bordeaux (probablement publié en novembre ou décembre 2018). « C'était au début de la crise des Bordeaux » se souvient Darius, « j'ai eu suite à cet article un débat au travers des commentaires avec un viticulteur de Cognac. Il y était allé de son Bordeaux bashing, affirmant que la crise bordelaise trouvait son origine dans la mauvaise qualité des vins. J'ai alors répondu par la question de savoir si, lorsque Cognac avait été en crise, c'était parce que les viticulteurs livraient des eaux-de-vie médiocres. Il a rétorqué en peignant un paysage professionnel cognaçais idyllique où viticulteurs et grandes maisons de Cognac étaient de véritables partenaires, presque des amis, contrairement à Bordeaux ou des tiraillements se faisaient jour. »
Pour Darius, cela ne fait pas un pli : « au travers de sa réponse, ces belles marques usaient de leur influence pour que l'administration satisfasse aux demandes de droits nouveaux de plantation des viticulteurs. On voit ce qui est arrivé : Cognac est en surproduction alors que toutes les vignes issues de ces droits ne sont pas encore entrées en production. » Mais notre commentateur ne fait pas ses choux gras de ce retournement de marché charentais : « au tournant des années 2000, il y a eu une pénurie de vins rouges de qualité due au fait que toutes les vignes américaines plantées sur le porte greffe AXR1 devaient être arrachées et replantées. C'était donc une pénurie très momentanée et il était certain qu'une fois le vignoble nord-américain replanté le marché retrouverait son allure habituelle. Le vignoble bordelais a obtenu à l'époque 25 000 hectares de droits nouveaux de plantation et dès 2008 il fallait arracher. » Pour Darius, « en matière de droits de plantation, lorsque le marché est porteur, il est impossible d'appeler les viticulteurs à la raison. »