l succède à un autre Ligérien à la présidence de France Vin bio. Installé depuis 25 ans à Saint-Nicolas-de-Bourgueil, co-président de Loire Vin bio et co-fondateur du « Syndicat de défense des vins nature‘ls », Sébastien David s’installe dans le fauteuil de Philippe Gérard, négociant à Amboise, dont l’entreprise Biovidis a été mise en liquidation judiciaire cet été. Suite à sa démission de ses fonctions à France Vin Bio, le vigneron du Gard Nicolas Richarme, vice-président de l’interpro, assurait l’intérim.
« Nicolas Richarme et moi étions tous deux candidats à la présidence. J’ai défendu un projet de développement de France Vin Bio, axé sur la synergie et une dimension plus fédératrice », indique Sébastien David. Le co-président de Loire Vin Bio se donne une première mission : « faire entrer dans l’interpro nationale les associations de vignerons bios de Bourgogne, d’Alsace, de Jura et de Savoie. Actuellement France Vin bio regroupe Sud Vin Bio, Sud-Est Vin Bio, Inter-Bio Nouvelle-Aquitaine et les Vignerons bios de cette région, l’association des Champagnes biologiques et Loire Vin Bio ».
Le vigneron de Saint-Nicolas a également pour priorité la préservation des conditions d’utilisation du cuivre, un dossier lourd d’enjeux après deux années éprouvantes sur le front du mildiou. L’un de ses tout premiers déplacements de président de France Vin Bio y sera consacré : « je vais défendre au niveau européen le maintien de l’autorisation du cuivre à 4 kg par ha et par an avec un lissage sur 7 ans. Nous n’avons pas assez de formulations de cuivres disponibles face aux différentes formes de mildiou ».
Engagé depuis des années en biodynamie, Sébastien David ne cache pas son inquiétude face à des cahiers des charges, comme celui de Demeter, qui n’autorise que 3 kg de cuivre/ha/an en moyenne lissé sur 7 ans. « Des vignerons sont dans une impasse technique. Certains arrêtent la certification en biodynamie ».
Mais pas de vague de déconversions en viticulture bio classique, selon lui : « il n’y en pas tant que cela, en tout cas pas plus qu’en conventionnel. Ce sont souvent les exploitations d’une dizaine d’hectares ou moins, ou bien celles de plus de 50 hectares qui sont en difficultés. La stratégie d’avoir une petite surface et de vendre ses vins à plus de 20 € la bouteille a des limites économiques sur les années difficiles où les rendements sont faibles ».
France Vin Bio dispose grâce à l’Agence Bio de données statistiques sur les surfaces, les ventes, les volumes, les évolutions de prix. « Leurs indicateurs montrent que la commercialisation des vins bios suit la même tendance que les vins conventionnels, commente Sébastien David. La baisse des ventes de vins est générale. Le vin et l’alimentation sont des variables d’ajustement pour les consommateurs. Le panier moyen est en recul, même chez les cavistes. Mais les vins bios de marque se vendent souvent mieux que les autres.»
Face à ces temps difficiles, France Vin Bio devra plus que jamais communiquer sur les vins bio en France et à l’export, une de ses missions depuis sa naissance il y a plus de 10 ans. Du côté de Loire Vin bio, Sébastien David prépare avec son équipe la Levée de la Loire à Angers les 3 et 4 février, puis le 9 février à Paris. « Associés à nouveau avec le salon des vins de Loire et celui de Demeter, la Levée à Angers accueillera 50 nouveaux exposants vignerons ». Ils seront plusieurs centaines à être présents au salon emblématique des bios ligériens.