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"Encore une campagne à perte" pour les vins de Bordeaux, hausse des cours ou pas
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Vendanges 2024
"Encore une campagne à perte" pour les vins de Bordeaux, hausse des cours ou pas

Alors que les rendements girondins s’annoncent particulièrement bas, pas de miracle économique attendu
Par Alexandre Abellan Le 05 septembre 2024
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'Même si les cours se raffermissent un tout petit peu, le mal est déjà fait avec les augmentations des charges, les petites récoltes et les petits prix d’achat' relève Jean-Samuel Eynard. - crédit photo : Alexandre Abellan (archives 2023)
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n mal pour un bien ? Après un millésime éprouvé par le mildiou, les rendements de vins bordelais s’annoncent particulièrement réduits, avec une production 2024 qui pourrait être inférieure à la petite récolte 2023, avec la réduction actuelle du potentiel de production (l'arrachage pourrait atteindre 20 000 hectares). De quoi nourrir l’espoir d’une revalorisation des cours du vin en vrac attendue après des campagnes à bas prix. « Même si les cours se raffermissent un tout petit peu, le mal est déjà fait avec les augmentations des charges, les petites récoltes et les petits prix d’achat. Ce sont les dernières gouttes de poison pour ceux qui sont bien malades » réagit Jean-Samuel Eynard, le président de la Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles de Gironde (FDSEA 33). Pour le vigneron des Côtes de Bourg, « même si les cours montent, ils ne compenseront pas les pertes de récolte. Et je n’imagine pas Bordeaux s’emballer et monter à 1 500 euros le tonneau dans deux mois. Ou sinon il y aura d’autres problèmes de pertes des parts de marché du négoce. »

En somme, l’augmentation imaginable des cours du vin en vrac ne sera jamais suffisante pour réparer la fragilité économique qui s’est accentuée dans le vignoble de Gironde. « Ça ne sera jamais assez. On va encore faire une campagne à perte » prédit Jean-Samuel Eynard, pointant que « même  les appellations et étiquettes qui étaient au-dessus de ce genre de problématiques se font rattraper par la patrouille. Ce n’est pas encourageant. » Après les Bordeaux génériques de l’Entre-deux-Mers, les Côtes et le Médoc, on parle désormais de difficultés croissantes dans le vignoble de Saint-Émilion, où l’endettement pour l’achat du foncier ajoute d’autres déséquilibres économiques.

Chaises musicales

Pour l’AOC Bordeaux, qui prévoit d’améliorer encore son ratio stock/commercialisation (avec petite vendange, arrachage et distillation), le président de la FDSEA 33 n’est pas convaincu par l’effet rapide sur les cours : « le ratio était déjà plus équilibré février, mais la volonté [interprofessionnelle] d’atteindre 1 000 € minimum n’a pas été suivie d’effet. Et même si l’AOC Bordeaux assainit ses stocks, il y a à côte les appellations Médoc et Côtes qui sont en excédent. Une bouteille de Médoc à 3 € peut prendre un marché de Côtes, une Côtes à moins de 2 € peut se positionner sur du Bordeaux. » En cette période de lancement des vendanges, les signaux ne sont pas positifs pour l’avenir. « Les courtiers qui tournent dans le vignoble veulent faire main basse sur les derniers lots bradés pour faire rentrer la récolte ou dégager de la trésorerie. Le côté filière n’existe plus. Mais on entend que des négociants sont aussi mal que leurs viticulteurs fournisseurs » rapporte Jean-Samuel Eynard.

 

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Tous les commentaires (4)
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DARIUS Le 09 septembre 2024 à 08:32:07
A 1500 euros le tonneau le viticulteur en Bordeaux ne fait que survivre mais il ne vit pas et ce contrairement à ce que prétend l'interprofession. Il suffit de s'adresser aux experts comptables pour avoir les vrais chiffres. Mais cela arrange tout le monde de ne pas voir les vrais chiffres.
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VignerondeRions Le 06 septembre 2024 à 12:55:42
A n'en pas douter, le collectif viti 33 demande un vrai dialogue sur les besoins de positionnement prix de la filière depuis plus de 2 ans. Or c'est un débat que personne ne veut mener. Nous avons tendu la main à ce dialogue nécessaire, et aux mesures qu'il faudra prendre pour coller à ces besoins. Fin de non recevoir de toute la filière, qui augure de futur défaut d'approvisionnement très rapidement. C'est une attitude kamikaze mais tellement à l'image de Bordeaux de ne rien faire et attendre.
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CHRIS CASTEL Le 05 septembre 2024 à 21:03:09
Les représentants parlent toujours avec une retenue des chiffres. 1000, 1500 ?, pas assez, pas suffisants... Ils entretiennent une meconaissance du véritable coût de produire. En 2022 le referentiel du vigneron donnait entre 1800 et 2800 euro du tonneau pour 35 hl/ha produit (moyenne de 2023 en AOC Bx). En 2024 ce sera pas mieux et même moins avec tous les coûts supp... depuis toujours par peur de choquer le marché, le syndicat majoritaire sous évalue le vrai décrochage. Un travail politique ? ou juste une impuissance, la politique de l autruche rattrappe le syndicat. A la fois victime et artisan de notre naufrage, merci messieurs ! Ce qui est d autant plus triste, c est de voir que eux aussi pointent aux procédures collectives (ancien président JA,...). Le déni est partout, la claque sera pour vous aussi. Merci pour tout.
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augustin Le 05 septembre 2024 à 12:58:42
la fdsea se contente de constater ... fort heureusement le collectif viti 33 , lui , bouge . première réunion en debut de cette semaine et déjà seconde réunion le lundi 16 cette fois avec les élus.Et comme d habitude silence radio du préfet et du civb : pathétique ( mais presque ;*))
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